Après l’abandon des villes de Lévis et de Québec du mégaprojet de Service rapide par bus (SRB), un étudiant de l’Université Laval, Alex Tremblay Lamarche, a rédigé la Lettre des jeunes de Québec pour le SRB, dénonçant la décision prise par les deux municipalités.
D’emblée, il estime que la jeune génération désire voir une augmentation de l’offre en matière de transport en commun et affirme être très déçu par l’abandon du projet.
« On repousse encore une fois un projet de transport en commun ici à Québec », se désole-t-il. C’est après une discussion avec une amie qu’il a pris la décision d’écrire une lettre. Ce serait la meilleure façon de faire parler la majorité silencieuse, qu’il croit être en faveur du SRB et du développement des transports alternatifs modernes à Québec.
La poursuite des consultations publiques doit, selon lui, prendre une direction particulière. « La consultation publique doit porter sur la meilleure façon de bonifier le projet pour qu’il soit adopté. On ne doit pas jeter l’ensemble du projet et repartir à zéro. »
Suivre la tendance
Le doctorant en histoire à l’Université Laval soutient que la Ville de Québec doit « passer au 21e siècle » en matière de transports en commun si elle désire retenir ses jeunes en son sol. Il explique que le temps semble avancer sans innovation et sans nouveauté dans le domaine du transport collectif dans la Vieille Capitale.
« Il faut le dire. On n’a pas encore 10 ans à attendre et on doit comprendre que, pour nous, ça fait partie du mode de vie. »
Pour lui, le SRB et le déplacement vert doivent devenir des priorités pour l’administration Labeaume. La perte de jeunes qualifiés est l’une des raisons principales. La jeune génération actuelle a beaucoup voyagé, explique Alex, et est donc habituée à voyager rapidement et facilement.
« On a connu le TGV, les tramways et les métros de différentes villes », lance-t-il, soulignant au passage que plusieurs jeunes n’hésitent pas à quitter Québec pour des villes comme Montréal, Ottawa ou Boston, là où le transport collectif continue de se développer.
Retenir les jeunes qualifiés
L’auteur de la lettre explique aussi que Québec vit actuellement une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs domaines. « Actuellement, ici, le taux de chômage est très bas, dit-il. Cela fait que beaucoup d’entreprises sont véritablement à la recherche de jeunes qualifiés et qu’ils ne trouvent malheureusement pas. »
Pour lui, les projets de construction d’infrastructures favorisant le transport en commun serviront à convaincre les jeunes qualifiés de revenir ou de rester à Québec.
Ces améliorations auront autant de bénéfices pour l’Université Laval si elle désire augmenter le nombre d’étudiants en ses murs, selon lui. « Il faut que notre ville soit capable d’attirer ces jeunes. Il faut que l’on soit capable de leur proposer une qualité de vie adaptée » qui serait comparable aux autres grandes villes comme Montréal, explique-t-il. Plusieurs étudiants de l’UL ont d’ailleurs déjà manifesté leur soutien envers la lettre.
Pour les exilés.
En soutien à la Lettre des jeunes de Québec pour le SRB, la Lettre des exilés recueille les signatures d’ex-citoyens de la ville de Québec qui ont quitté leur ville natale pour s’installer ailleurs, là où le transport collectif répond aux besoins de la population.
On y exprime clairement un soutien majoritaire envers le défunt projet du SRB. « Sans réseau de transport en commun efficace, Québec peut difficilement aspirer à être la ville jeune, moderne et effervescente qui aurait pu nous retenir. Le projet de SRB promet d’améliorer les choses et nous tenons à lui apporter notre soutien », peut-on lire.
Alex Tremblay Lamarche indique que la Lettre des exilés a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures.
« En abandonnant le projet du SRB et en repartant à zéro, vous ne proposez rien de moins que de retarder de plusieurs années l’implantation d’un système de transport en commun plus efficace dans la capitale. »
« Celui-ci peut être bonifié, transformé, mais il demeure pertinent. Si nous sommes d’accord avec vous sur le fait qu’il est nécessaire de rétablir un dialogue avec la population pour améliorer le transport en commun à Québec, nous croyons que celui-ci doit partir du projet qui est déjà sur la table afin de l’améliorer et non faire table-rase de tout ce qui a été fait au cours des dernières années. »
« Nous aimons Québec, nous souhaitons y demeurer, y fonder une famille, nous y engager et contribuer à sa construction, mais nous ne nous reconnaissons pas dans cette décision de repousser à plus tard les améliorations promises au transport en commun. Si Québec désire garder ses jeunes et assurer son développement, il est plus que jamais nécessaire d’aller de l’avant avec un SRB remanié dans les plus brefs délais. »
« Cela nous apparaît d’autant plus préoccupant que Québec fait face actuellement à une pénurie de main-d’œuvre. Plusieurs employeurs de la région peinent à trouver des jeunes qualifiés pour occuper les postes qu’ils ont à offrir. »