Étudiants étrangers confus et déroutés
Contraints à la grève étudiante, des étudiants étrangers en échange pour une session à l’Université Laval nagent en pleine incertitude. Une étudiante mexicaine, qui a tenu à conserver l’anonymat, s’est confiée à Impact Campus.
David Rémillard
Diana (nom fictif), 22 ans, étudie en Sciences politiques au Mexique. Le temps d’une session, elle a décidé de suivre des cours à l’Université Laval, qui a une entente avec l’établissement mexicain. Ses frais de scolarité, elle les a payé à son institution locale, et la hausse des droits de scolarité québécoise ne la touche pas, bien qu’elle avoue ne pas être insensible à la cause.
Il n’en demeure pas moins que Diana, et plusieurs de ses collègues, nagent en pleine incertitude. Son programme, Science politique au premier cycle, est en grève depuis une semaine, puisque l’Association des étudiants en sciences sociales a débrayé le 19 mars dernier. Lundi, Diana attendait le résultat du vote sur la reconduction de la grève. Si l’association devait maintenir son débrayage, la session serait alors perturbée, ce qui pourrait, éventuellement, retarder le cheminement académique de Diana. « Je dois finir en décembre prochain », explique-t-elle. « Si mes cours sont annulés, ou reportés, je vais finir l’année prochaine ».
En fait, trois de ses cours sont suspendus depuis le 19 mars. Son autre cours, un cours de philosophie politique, est suspendu depuis un mois, le cours étant composé à majorité d’étudiants en philosophie, en grève depuis le tout début de la contestation. Les cours sont piquetés.
Même si la session n’est pas annulée et que les cours sont reportés, Diana ne pourra les suivre. Elle a son billet d’avion qui doit la ramener au Mexique au début du mois de mai. Son plan était de visiter un peu le Québec entre la fin de la session et son retour à la maison. De toute façon, le bail de Diana qui lui permet de vivre aux résidences doit se terminer au mois d’avril.
D’autres étudiants étrangers vivent cette angoisse, et se retrouvent pris dans un tourbillon qu’ils n’ont pas demandé. Selon Diana, qui a accès à une conseillère, il sera possible pour elle de recevoir les notes de passage nécessaires à la poursuite de sa formation. Mais ce ne sera pas avec fierté qu’elle les recevra. Pour elle, d’avoir des notes sans suivre ses cours équivaut à un « vide académique ».