Pour une quatrième année, le Musée national des beaux-arts du Québec a été pris d’assaut par les facultés de lettres et de musique, ainsi que par l’École des arts visuels, pour la traditionnelle Nuit de la création, le 30 mars dernier. Petit tour d’horizon de cette soirée placée sous le thème « nocturne ».

Création étudiante en ébullition

Pour une quatrième année, le Musée national des beaux-arts du Québec a été pris d’assaut par les facultés de lettres et de musique, ainsi que par l’École des arts visuels, pour la traditionnelle Nuit de la création, le 30 mars dernier. Petit tour d’horizon de cette soirée placée sous le thème « nocturne ».

Stéphanie Vincent & Cyril Schreiber

L’évènement présentait cette année une quarantaine de projets. Afin de s’adapter à l’espace du musée, les étudiants on dû déployer des efforts d’ingéniosité.

L’arrivée dans le hall d’entrée donnait le ton. L’ambiance festive qui y régnait promettait une soirée mémorable. Programme en main, les visiteurs étaient invités à aller assister à différentes prestations et ainsi explorer l’univers des jeunes créateurs. La meilleure façon de le faire était probablement d’errer librement dans le musée et de s’arrêter au gré des diverses activités et performances qui ponctuaient le parcours.

Lectures, performances théâtrales, installations sonores… La nuit, que ce soit dans son volet festif ou onirique, a inspiré des prestations éclatées et variées. Le cabinet des curiosités, une idée de Joannie Houle Beaudoin, invitait les spectateurs à entrer en petits groupes dans un cabinet de toilette métamorphosé afin de voir de près un comédien jouer un texte intimiste. La proximité des corps et des mots créait la surprise et le malaise. Le numéro Aurore boréale, de Caroline Gignac et Patrick Robichaud, était de son côté un exemple parfait de la manière dont la musique peut mettre un texte en évidence. Présenté dans la salle 9 métamorphosée, l’expérience se rapprochait d’un rêve éveillé.

Présenté en continu dans l’Espace Pellan, Nina, un projet des jeunes artistes Nadia Beaudry et Lara, mélangeait mode, danse, maquillage et théâtre. Les spectateurs étaient invités à naviguer à travers les quelques salles où résidaient plusieurs personnages féminins tout autant attirants que déstabilisants.

Dès le début de la soirée, le public a pu, dans la salle 2 du pavillon Gérard-Morissette, entendre et voir Nocturnes, trois textes du prochain numéro de L’écrit primal, mis en scène pour l’occasion. La littérature était ainsi mélangée au théâtre, et même à la photographie, alors que le jeune poète Mathieu Simoneau récitait Cette terre. De beaux moments, malgré la grandeur de la salle et la cacophonie qui venait avec.

À 21h et 22h30, les badauds étaient invités à s’arrêter dans la rotonde entre les salles 2 et 3 pour entendre les textes écrits quelques minutes auparavant sur place par certains étudiants, qui avaient reçu des contraintes littéraires du public. Le cabinet des idées reçues, une activité organisée par Pierre-Luc Landry et Cassie Bérard, a ainsi démontré que certains acteurs de la relève littéraire de Québec ont beaucoup de talent, puisqu’ils ont été capables d’écrire de petits chefs-d’œuvre sous pression. Leurs textes seront disponibles sur le site de la revue littéraire virtuelle Le crachoir de Flaubert.

Les arts visuels étaient aussi bien représentés, notamment par la présence de Owen Wandering, alias Stéphane Bernard, qui dévoilait une partie de son exposition Aube & aurore. Il fallait cependant monter au troisième étage du pavillon Gérard-Morissette pour voir ses deux tableaux recto-verso, ce qui lui a enlevé peut-être un peu de visibilité. Le reste de Aube & aurore est à l’affiche au pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval.

La Nuit de la création, dont la popularité ne cesse de croître, a toutefois été victime de son succès. De longues files d’attente se sont créées afin de pouvoir assister à certaines performances, notamment à l’entrée de l’auditorium, transformé en cabaret pour l’occasion, et une longue queue s’étirait à l’extérieur du Musée vers 22h30, alors que les deux pavillons où se déroulaient bon nombre d’activités fermaient vers 23h. Cette information, cruciale, aurait dû mieux être mise en valeur dans la publicité.

Crédit photo : Hubert Gaudreau

Auteur / autrice

Consulter le magazine