Généralement considéré désuet depuis son âge d’or des années 80 et 90, le format cassette reviendra dans les bonnes grâces des collectionneurs pour la cinquième édition du Cassette Store Day le 14 octobre prochain. Organisé à Québec dans les locaux du disquaire Le Knock-Out, situé dans le quartier Saint-Roch, l’événement promet de faire découvrir de nombreux groupes locaux dans une ambiance ludique et décontractée.
Imaginé à l’origine par un regroupement d’étiquettes de disques britanniques, le Cassette Store Day se veut la réponse du ruban magnétique au populaire Record Store Day, tenu en avril chaque année. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif principal est la promotion des disquaires indépendants à travers la vente de matériel souvent exclusif par des artistes tant connus qu’émergents. Rapidement, l’idée a pris de l’ampleur jusqu’à devenir organisée et offrir la distribution de produits à l’échelle mondiale.
Tenu pour une quatrième année consécutive dans le commerce de la rue Saint-Joseph, les passants pourront y entendre trois formations actives sur la scène locale: The Hunters et Osvaldo, toutes deux de Québec, mais également Ce qui nous traverse, originaire de Montréal. Chaque groupe offrira une courte prestation afin de souligner le lancement de leur nouvel album.
En plus de la mise en évidence d’un nouvel arrivage de cassettes usagées, ainsi que de celles déposées par des distributeurs indépendants et autres formations locales, Le Knock-Out tiendra son traditionnel concours de rembobinage, prix à l’appui, assortis de la chance de voir son nom figurer sur son trophée officiel.
Une relation personnelle avec la cassette
La copropriétaire du disquaire organisateur, Roxann Arcand, considère que de tels événements sont importants et nécessaires à la vitalité de la scène locale. « Faut qu’il se passe de quoi, lance-t-elle d’entrée de jeu. Ce qui te différencie en tant que disquaire, c’est ce que tu vas en faire, soit créer des événements, créer des lieux de rencontre, une interaction. »
Le format cassette offre de nombreuses possibilités aux créateurs qui peuvent s’en servir comme carte de visite à faible coût dont la production peut se faire rapidement et en petite quantité. Tout le contraire du format vinyle. Généralement associée aux groupes punk et metal, l’accessibilité et la malléabilité de la cassette en fait une incontournable pour des artistes couvrant divers styles. « Le vinyle a été niché un certain moment, élabore Arcand, puis ça s’est élargi. » Alors qu’elle croit au futur du format, elle ne s’attend néanmoins pas à ce que son essor dépasse celui du disque.
Il faut dire que la disquaire entretient une relation personnelle de longue date avec ces petites boîtes de plastique. Ayant grandie dans les années 80 et 90, les premiers albums qu’elle s’est procuré étaient en cassette, moins chère et facile à transporter au quotidien ou en voiture. « J’en ai encore, je les écoute encore, j’en achète encore », termine-t-elle, ajoutant qu’elle apprécie autant l’objet que son contenu.