Après avoir connu une excellente saison régulière, une tuile est tombée sur la tête de l’équipe féminine de rugby du Rouge et Or: elle perd deux matchs par forfait dû à une joueuse inéligible. Rien pour ébranler l’objectif du club, soit de remporter le Championnat canadien. Dotée d’une équipe autant expérimentée que jeune, Laval avait terminé la saison avec une fiche de sept victoires en autant de parties.
Victoire éclatante pour finir la saison
Le Rouge et Or a complété sa saison en force samedi en battant le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke 73 à 0 dans un match à sens unique au cours duquel leurs opposantes ont été exclues de la feuille de pointage pour la première fois cette année. Du côté de Laval, dix joueuses différentes ont inscrit des points au tableau. Cette diversité dans les joueuses marquantes démontre la profondeur et le talent que possède le Rouge et Or. Avec cette victoire, l’équipe termine sa saison régulière avec une fiche officielle de cinq victoires et deux défaites.
Une nouvelle choc pour le groupe
La formation lavalloise a appris qu’elle devra toutefois faire une croix sur les points accumulés lors des deux premiers matchs de saison, parce qu’une joueuse inéligible était en uniforme lors des victoires contre Ottawa et McGill. « On ne pensait pas que ça se transformerait en deux forfaits. La décision prise, ce n’était plus en notre contrôle. On ne peut pas se laisser affecter par ce genre de décision. La seule chose que l’on contrôle, ce sont nos performances sur le terrain », affirme l’entraineur-chef, Kévin Rouet. Un ensemble de facteurs et un règlement du U Sports quelque peu houleux auront eu raison des deux premières parties de l’équipe. « Sur le coup, j’étais dévastée. C’était surtout difficile d’accepter de se faire enlever les victoires pour lesquelles on avait travaillées », mentionne Anne-Charlotte Beaulieu, joueuse de quatrième année. La défaite contre Ottawa fut sans doute davantage difficile à accepter, cette dernière n’ayant pas perdu au Québec depuis trois ans. Le R&O devra attendre un an de plus pour mettre officiellement fin à sa disette de 6 ans contre les Gee-gee’s.
L’objectif ultime demeure le même
Après cinq ans sans remporter le Championnat du RSEQ, l’équipe était en mission cette année. N’eût été des deux revers par forfait, les lavalloises auraient fini au sommet du classement pour la première fois depuis 2012 avec une fiche parfaite de sept victoires. « L’objectif est clair depuis le début: nous voulons remporter le Championnat canadien », précisent les joueuses de cinquième année, Frédérique Ferland et Maude Laliberté. Malgré la tournure des évènements, l’objectif est encore très accessible. Cependant, Laval terminera deuxième au lieu de première. Cela fera en sorte que l’adversaire pour la demi-finale des séries sera Concordia, équipe qui depuis cinq ans élimine le Rouge et Or en série, dont les quatre dernières années en demi-finale. « Pour être la meilleure équipe au pays, nous devons gagner tous nos matchs, et ce contre n’importe quelle équipe », affirme Beaulieu. Le coach de Laval est d’ailleurs très catégorique à cet effet. « Si on n’est pas capable de gagner contre Concordia en demi-finale, on ne mérite pas d’aller au Championnat canadien ». Les joueuses sont déterminées à renverser la vapeur dès la semaine prochaine.
La demi-finale provinciale aura lieu dimanche le 22 octobre au Stade Telus à 13h. Mentionnons que Laval a signé une victoire de 46-39 contre Concordia en saison régulière. À noter également que le Championnat canadien se déroulera du 2 au 5 novembre prochain à Lethbridge en Alberta. De plus, deux équipes représenteront le Québec, si bien que les deux équipes gagnantes des demi-finales obtiendront directement leur billet pour l’Alberta.
Une recette gagnante
Le Rouge et Or a un nouvel entraineur-chef cette année et ce changement aura été très profitable. Non seulement Kévin Rouet entraine le R&O, mais il est aussi l’entraineur du club de Rugby de Québec, club auquel la majorité des joueuses de l’Université sont inscrites l’été. « Le fait d’avoir le même entraineur nous avantage, car nous pouvons continuer sur les mêmes aspects que nous avons pratiqués tout l’été. On ne repart pas à zéro. Il nous connait très bien et il sait nous mettre en confiance », mentionne la pilier Laliberté. Questionné à évaluer la progression des joueuses depuis son arrivée avec le Rouge et Or, Rouet a corroboré les propos de sa joueuse Laliberté en ajoutant que « c’est assez difficile de parler de progression. Nous sommes sur une certaine continuité. Vu les épreuves subies avec les deux forfaits et certaines blessures à des joueuses clés, je dirais que notre plus belle progression reste mentale. Nous n’avons pas dévié de l’objectif, tout le monde connaît son rôle et l’équipe performe sur le terrain ».
Réunissant un lot de vétérantes dominantes de quatrième et cinquième année, telles que Ferland, Laliberté, Houle, Beaulieu et Thibault, les jeunes joueuses ont la chance d’être très bien encadrées. Plusieurs recrues ont déjà un rôle important au sein de l’équipe. Le mélange d’expérience et de jeunesse est d’ailleurs un élément clé dans les succès de l’équipe. « Cette année, nous n’avons aucune vedette. Nous avons une équipe très mature. Chaque joueuse est importante », précise Ferland, joueuse d’arrière. Les lavalloises semblent toutes être sur la même longueur, car les trois joueuses interrogées séparément ont soulevé chacune les deux mêmes points pour expliquer le succès de l’équipe. « Nous sommes très unies et surtout plus motivées que jamais », expriment les trois coéquipières. Ferland et Laliberté, deux joueuses indispensables aux succès de l’équipe, en sont à leurs derniers miles avec le Rouge et Or. Celles-ci sont revenues cette année pour compléter leur cinquième et dernière année dans l’unique but de remporter le tout premier titre canadien de l’histoire du rugby Rouge et Or. Nous saurons dans quelques semaines si leur pari aura porté fruit.