Malgré des ailes vides, la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre vibrait littéralement lorsque Marie-Pierre Arthur a fait son entrée sur scène, mercredi dernier. L’auteure-compositrice-interprète a ses fans, indéniablement. Et un spectacle, somme toute quelconque, n’a en rien entamé leur enthousiasme.
Nathan Murray
L’artiste, qui a passé un peu plus de deux heures sur scène, a livré une prestation solide, alternant nouvelles pièces – son plus récent album, Aux alentours, est sorti début février – et succès de la première heure. À l’aise devant son public, à la fois dynamique et relax – peut-être un peu trop ! -, la jeune chanteuse a livré avec un plaisir évident ses chansons aux textes sensibles et puissants, parfois enterrés par une musique certes belle, mais trop lourde et excessivement groundée. On retrouvait le même excès dans le jeu d’éclairage, quelquefois élégant et sensible, souvent inutilement agressif. Au tout début de la soirée, l’interprète avait pris la peine de préciser que le spectacle était encore en rodage. Si la structure globale semble achevée, le tout est loin d’être parfait, en effet.
Accompagnée par trois musiciens très complices – bien qu’il faille un certain temps pour s’adapter à leur énergie pour le moins particulière -, Marie-Pierre Arthur a rapidement établi un contact de proximité avec les spectateurs, qui se sont joints à elle à maintes reprises, chantant en chœur les plus grands succès de la jeune femme. Quelques interventions éclatées de la part des quatre compères ont aussi suscité les éclats de rire de la salle, et leur interprétation commune de Jealous guy a sans contredit constitué l’un des moments forts de la soirée. À ce chapitre, le rappel était aussi particulièrement réussi, à la fois vivant et intime, avec notamment une superbe version de À partir de maintenant.
Honnête, ce spectacle de Marie-Pierre Arthur ? Sans aucun doute. Mais la prestation n’a jamais atteint son plein potentiel. Il y a le texte, il y avait souvent la musique… Mais encore faut-il que le charme opère. Ce ne fut pas le cas pour tout le monde.
Crédit photo : Hubert Gaudreau