Il a été résolu dimanche, lors du Congrès des membres du Parti libéral du Québec, que « le gouvernement s’emploie à valoriser davantage la profession d’enseignants en offrant une compensation financière pour les étudiants au stage 4 en éducation ». Une nouvelle chaudement accueillie par les associations étudiantes.
La volonté libérale a donc été réaffirmée, mais rien n’est encore joué pour les étudiants en enseignement, qui demandent à obtenir une compensation financière pour les dizaines d’heures de travail dans les écoles qu’ils se voient imposés dans le cadre de leurs stages.
Rappelons qu’à l’échelle provinciale, la Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiant(e)s d’éducation en stage (CRAIES) milite pour l’obtention de ces salaires depuis plusieurs années déjà.
« Le gouvernement doit maintenant mettre en place la mesure. Ce n’est pas encore gagné, mais on s’approche », a confié à ce sujet le président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), Simon Telles. Son organisation est actuellement en dialogue avec la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, sur cet enjeu précis.
« Le message que les militants libéraux envoient à leur parti est très clair en ce moment : il est temps de compenser financièrement le stage final enseignement et surtout de faire cesser les tergiversations sur le sujet », ajoute l’étudiant en droit de l’Université de Montréal.
Satisfaction
Ensemble, l’UÉQ et la CRAIES affirment qu’elles « saluent » la prise de position des membres du Parti libéral du Québec (PLQ), mais demeurent prudents, car rien n’est véritablement signé ou officialisé.
Des réunions importantes attendent d’ailleurs les parties prenantes dans ce dossier, qui devront imaginer des mesures et des programmes gouvernementaux durables et efficaces pour assurer la concrétisation de leurs efforts.
« Il est grand temps de revaloriser la profession enseignante au Québec, ajoute le porte-parole de la CRAIES, Antoine Côté. Pour y arriver, on doit d’abord enrayer la précarité financière chez nos stagiaires. Alors on va continuer de faire pression et on va s’assurer que le gouvernement libéral donne suite à la prise de position de son congrès. »
Virage politique
Vendredi, les porte-paroles de Québec Solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, ont annoncé à Sherbrooke que leur gouvernement s’assurerait d’emblée que tous les étudiants soient payés dans le cadre de leurs stages, tous domaines confondus.
L’ex-leader étudiant de la crise du printemps érable 2012 affirme que la situation actuelle des étudiants en situation de précarité est « un fouillis total ». Il souligne, plus loin encore, que les stages deviennent essentiels à la formation dans presque tous les domaines, mais que pour subvenir à ses besoins, un étudiant a besoin d’être minimalement appuyé.
En plus d’Hélène David, qui affirme « étudier le dossier » dans une perspective sociale et globale, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a également souligné son intention d’aller de l’avant dans ce dossier, tout comme le Parti Québécois (PQ). Depuis 2015, le député Alexandre Cloutier soutient d’ailleurs plusieurs projets de la CRAIES.
« Il s’agit d’un enjeu qui fait consensus auprès de toutes les formations politiques représentées à l’Assemblée nationale du Québec en fait », explique Simon Telles. C’est rare que ça se produise et quand c’est le cas, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et mettre en place une solution rapidement. »
Même s’il estime que « le temps commence à presser pour la prochaine élection », le président de l’UEQ croit qu’il est « encore jouable » d’espérer des changements d’ici là. « Le travail de tous les étudiant(e)s doit être reconnu à sa juste valeur », conclut-il.