Élizabeth Coulombe et Valérie Laliberté dans le local où a été confectionné Tero au 2e étage de l'édifice de la Fabrique - Photo : Alice Beaubien

Un objet qui prend de l’ampleur

À la mi-février, le projet Tero, un compost domestique, a gagné une bourse de Loto-Québec de 10 000$. Fort de multiples prix et d’un engouement populaire, ce projet est issu d’un travail de recherche de près d’un an dans le cadre de la formation du baccalauréat en design de produits (BDP).  Valérie Laliberté et Élizabeth Coulombe nous parlent du développement de cet objet innovant ainsi que de leur formation.

En dernière année de programme, à travers deux sessions, les étudiants en BDP de la Fabrique doivent répondre à une problématique générale en proposant un objet de design dans le cadre de leur cours d’Atelier (Atelier avancé – projet de fin d’études). Les thématiques sont variées: sociale, environnementale, urbanisme, etc., et les recherches très poussées.

Les jeunes femmes ont partagé des questionnaires à travers différents groupes Facebook spécialisés et on fait diverses rencontres afin d’établir ce que l’on appelle des personas (similaire à un public cible, mais plus familier avec un nom, un âge, une phrase clé, etc.). Ainsi, le constat est sans appel: «Les gens se sentent impuissants» face à cette problématique, lâche Valérie quand on lui demande pourquoi le projet est aussi populaire. Ils aimeraient faire des efforts écologiques, mais la technologie ou la politique municipale actuelle ne répond pas à cette demande (à contrario de Montréal qui propose un service de compostage). Elles se sont également référées à des experts et se sont grandement documentées sur le traitement des déchets avant de proposer plusieurs concepts technologiques. 

Tero, le compost domestique – Photo du projet: Courtoisie
C’est quoi Tero?

Ce compost domestique broie et déshydrate les déchets. Ainsi, il extrait une sorte de fine «poudre» qui aurait la texture de feuille de thé et qui est facilement incorporable à des plantations.  L’objet à été pensé dans une problématique de design, il est donc esthétiquement raffiné avec des lignes, des couleurs et un format qui s’intègrent à une cuisine.

Les avancées du projet

Le duo n’est pas ingénieur, mais bien designer, le développement technique se fait donc à travers une firme de développement (Solution Novica) en ce moment même. Elles reçoivent également l’aide d’un ingénieur stagiaire (Philippe Lebel) qui les suit depuis le début. Il existe une maquette de Tero que l’on peut observer à la fin de l’exposition du designer industriel, Michel Dallaire, au Musée de la Civilisation jusqu’au début septembre. Quant à la question du prix, les jeunes femmes sont perplexes, car le produit est encore à son développement et sa commercialisation n’est pas encore pour tout de suite. Elles aimeraient que leur produit reste accessible avec un coût de moins de 400$, mais c’est à déterminer. Une campagne de sociofinancement (qui impliquera une précommande) sera lancée à l’automne via leur page Facebook.

L’accent entrepreunarial du BDP, une force

Le BDP se distingue du baccalauréat en design industriel (BDI) par plusieurs points. Le BDP dure trois ans alors que le BDI dure quatre ans et se donne essentiellement à Montréal. Dans la formation lavalloise, on met l’accent sur la réponse à une problématique et le profil entrepreneurial est davantage développé selon les bachelières.  On leur a demandé d’élaborer des plans marketing, des plans d’affaires, de faire des vidéos, des présentations, des livrets raffinés et des maquettes afin de promouvoir leur objet.

Les étudiants de la seconde cohorte de ce nouveau programme présenteront leur projet les 10 et 11 mai à La Fabrique.

Historique

14 février 2018 – Gagnantes d’une bourse de Loto-Québec de 10 000$ pour le concours Mouvement Novae, projets d’innovation sociale

5 décembre 2017 au 3 septembre 2018 – Présentation de leur projet à la fin de l’exposition consacrée à Michel Dallaire (design industriel) au MCQ

3 juillet 2017 – Prix du projet le plus original des professionnels incubADIQ.

25 Mai 2017 – Finissantes du Baccalauréat en Design de Produit (première cohorte du nouveau programme de la FAAD, surnommé les 18), lors du vernissage elles reçoivent le prix du public, le prix de l’ADIQ et le prix du Musée de la civilisation et une mention d’excellence pour Valérie.

Auteur / autrice

  • Alice Beaubien

    Les photo-reporters m'ont donné la passion du journalisme quand j'étais ado. Plus tard, j'ai fait du graphisme pour le journal étudiant du cégep Limoilou et j'ai ensuite commencé à écrire en commençant par des critiques d'art. J'ai développé ma plume dans cette section en arrivant à l'université. . Je scrutais aussi attentivement le travail de mes prédécesseurs et des journaux concurrents de manière régulière. . Un jour, j'ai décidé de me donner les moyens d'avoir ce poste alors j'ai pris un travail à temps partiel pour me payer un boitier plus décent et j'ai pris un café avec une ancienne pour avoir des conseils de qualité. . Deux semaines après avoir commencé, j'ai décidé de prolonger d'une session mon cursus en Design Graphique, car j'aimais trop mon travail. . En une semaine, les assignations varient de l'actualité étudiante sur le campus, des spectacles ou expositions ou encore du sport ou des rassemblements sociaux, c'est très stimulant pour l'âme et l'oeil. . Ah pis, c'est Alice B.E.A.U.B.I.E.N comme le métro à Montréal ou son cinéma. 😉

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