Le résultat de la fin de semaine de création du Bouillon d’art multi a été dévoilé le vendredi 30 mars à la Maison pour la danse de Québec.
En février cette année, le BAM avait ouvert sa troisième édition avec un « BAM masqué » afin de présenter la relève artistique, mais aussi de dévoiler les mentors de cette année. Les amateurs présents avaient été conviés à s’inscrire à l’attraction ultime du BAM : toute une fin de semaine dédiée à la création, découlant de tous les arts : la danse, l’art visuel, le théâtre… Lors de la soirée de vendredi dernier, le BAM nous a présenté son bouillon final à la Maison pour la danse de Québec, un lieu récemment inauguré. Spacieuses et teintées de blanc, les salles de ladite Maison pour la danse se sont vues prendre des couleurs et de la vie pendant la performance des artistes.
Un bouillon d’artistes
Au total, trois performances ont résulté de la fin de semaine de création : la première était en continu, la deuxième se divisait en trois et n’était accessible que par petits groupes et la troisième formait une boucle infinie. Chacune des performances était unique, les matériaux et les costumes utilisés différents. Parfois, il y avait du chant, parfois de la musique, d’autres fois de la danse contemporaine, mais l’art qui revenait dans chaque performance est le théâtre. La particularité de ces performances était l’absence quasi-totale du quatrième mur : dans la première, le spectateur pouvait déambuler, interagir avec les artistes. Il était impliqué et pouvait même être actif. Tout comme dans les deuxième et troisième performances. Il y avait un contact visuel, parfois des sourires échangés, comme si l’artiste était en attente de quelque chose de la part du spectateur. Parfois même, on lui adressait la parole comme s’il était lui aussi sur scène et qu’il fallait jouer.
Des thématiques éclectiques
La fin de semaine de création est le résultat du travail de plusieurs étudiants en art qui ont collaboré ensemble et partagé leur vision du domaine. Il en est ressorti plusieurs thèmes relativement éclectiques : le jeu, l’enfance, l’armée, la possession, le rêve, la vulnérabilité. En somme, l’humanité. Les artistes ont, peut-être inconsciemment, dévoilé une part de leur personne en jouant. Quelque chose d’inquiétant comme le sentiment d’être enfermé, ou enchaîné. Parfois, la libération de pouvoir ouvrir leur cœur au spectateur et parler d’eux-mêmes. La relève artistique semble être étouffée et vulnérable, souvent incapable de s’exprimer : peut-on parler de pression sociale ? Peut-on parler de censure intérieure ? Le Bouillon d’art multi laisse à chacun des spectateurs un avant-goût de ce que sera la relève.