Woody Allen est sans équivoque l’un de mes réalisateurs préférés. Non pas parce qu’il a le même prénom que le cowboy dans Toys story, mais plutôt parce qu’il a un talent certain pour le cinéma, talent que ses années de carrière confirment. J’ai adoré Annie Hall, Vicky Cristina Barcelona, Midnight in Paris ainsi que Whatever Works, moins connu celui là, mais certainement très bon.
Hubert Gaudreau
Son dernier long-métrage, To Rome with love (Rome mon amour), raconte quatre histoires qui ont comme point commun de se dérouler à Rome. Se voulant le pastiche de Décameron, recueil de nouvelles de l’auteur italien Giovanni Boccaccio (Boccace), le film, dans son entièreté, laisse perplexe. Pourtant, rien n’est à redire sur le jeu des acteurs, car Alec Baldwin, Penélope Cruz, Jesse Eisenberg et Roberto Benigni livrent une performance à la hauteur de leur talent. La réalisation est aussi très réussie, on a qu’à penser à ces apartés auxquels plusieurs personnages prennent part, ces couleurs chaudes qui nous transportent en Italie ainsi que la gestion du temps, qui parfois s’étire, parfois se condense, mais toujours de la bonne façon. Le scénario laisse quant à lui place à quelques blagues bien réfléchis qu’on sait issues de l’humour absurde et incisif de Woody Allen.
Le problème est peut-être dans l’idée, qui au départ pouvait ne pas sembler mauvaise, mais qui s’est avérée avec le temps difficile, voir impossible à rendre de façon réussie au grand écran. Je parle de ce pastiche de Décameron, car le cinéma n’est pas fait à mon avis pour raconter plusieurs histoires à la fois, sans que celles-ci ne se rejoignent. On se perd parfois dans ces récits qui sont, peut-être pas incohérents, mais un peu trop décousus pour que l’on puisse y adhérer pleinement. À vouloir tirer partout, on fini par rater la cible. N’empêche que j’ai bien ris devant l’angoisse existentielle de Woody Allen.
Comme à l’habitude l’amour est au premier plan. L’amour charnel bien évidemment, mais aussi celui qui existe entre la célébrité et son public. Voilà peut-être l’élément d’intérêt le plus attrayant qui puisse laissez place à la réflexion. Était-ce là une nouvelle crainte du réalisateur, maintenant quasi octogénaire, de voir sa reconnaissance s’effacer. Peut-être pas, mais je vous laisserai tout de même le soin d’y réfléchir en visionnant ce film qui sort en salle le 20 juillet 2012. D’ici là, ça ne sera peut-être pas avec ce film qu’Allen laissera sa marque dans l’univers du cinéma, mais de toute façon, il l’a déjà laissée.