Très jeune, Paul Gross s’est intéressé aux réalités de la guerre en questionnant sans cesse son grand-père, Michaël Dunn, sur son expérience au sein du 10e bataillon pour lequel il a jadis combattu. Longtemps discret sur cette partie de son existence, le grand-père Dunn, un jour, se confia. «C’était lors d’une excursion de pêche en Alberta. Cette conversation avec mon grand-père m’a inspiré l’écriture de la première scène du film», affirme Paul Gross. C’était le début d’une longue aventure pour l’acteur, dont l’aboutissement est la présentation de son film.
Interrogé sur l’écriture de son œuvre, Paul Gross se confie : «Ça fait douze ans que je travaille sur l’idée, sur le concept de mon film. J’ai effectué beaucoup de recherche; j’ai lu des journaux ainsi que des lettres rédigées par des soldats, j’ai visionné des vidéos et consulté des documents d’archives afin de m’aider à m’imprégner de l’esprit de la guerre». Une période durant laquelle il a fait lire son script à plusieurs reprises à son ami de longue date, le producteur Niv Fishman. Ce dernier admet contribuer à ce film depuis dix ans.
Après des années de réécriture et de fignolage, le projet commence à prendre forme lorsque Gross demande à Fishman de devenir son producteur. «J’ai accepté la proposition de Paul au nom de notre amitié. Je produis ses films comme je produis également ceux de mon bon ami, François Girard. Comme j’étais impliqué dans le processus depuis des années, c’était tout simplement un enchaînement logique», a déclaré le producteur, interrogé sur les motifs de son engagement.
La recherche de financement a duré trois années (2004-2007) pendant lesquelles Niv Fishman a sollicité la contribution monétaire du gouvernement d’Alberta, d’investisseurs de Toronto, de Téléfilm Canada et de commanditaires corporatifs. «J’ai utilisé les arguments de la fibre patriotique et de l’importance de souligner les exploits de nos héros canadiens», explique le producteur.
Le financement réglé, le casting du film était la prochaine étape. «Paul m’a téléphoné pour m’offrir le rôle, témoigne Caroline Dhavernas, qui campe l’un des rôles principaux. Après avoir discuté avec lui de sa vision de mon personnage, j’ai accepté son offre puisqu’on percevait Sarah [le personnage principal] de la même manière : une femme forte et vulnérable. Elle a eu à devenir responsable très tôt dans sa vie. Ce que j’aime de ce rôle, c’est sa profondeur et sa
complexité».