L’Université Laval demandera au ministère de l’Éducation de rembourser les frais encourus par la grève étudiante. Les facultés et les départements touchés sont actuellement à calculer les coûts supplémentaires engendrés par le conflit étudiant.
David Rémillard
L’Université Laval, même si moins sévèrement touchée par le conf lit, subit les conséquences des moyens de pression étudiant de l’hiver dernier, assure Bernard Garnier, vice-recteur aux Études de l’Université Laval.
Quelques départements de programme, dont philosophie, anthropologie et certains sec- teurs d’histoire, doivent com- poser avec des modalités de rattrapage des cours de la session d’hiver 2012, et un début de session d’automne retardé au 1er octobre.
Des dispositions qui forcent le vice-rectorat aux Études à donner de nouveaux contrats aux chargés de cours et à payer des heures supplémentaires aux professeurs touchés. La double rentrée scolaire,
soit la rentrée régulière du 5
er septembre et celle du 1 oc-
tobre, ajoute pour sa part des frais de logistique.
Et l’Université Laval a bien l’intention de refiler la fac- ture au ministère de l’Éduca- tion, des Loisirs et du Sports (MELS). «On a demandé à chaque faculté de nous dire et de documenter les coûts supplémentaires encourus par le rattrapage », affirme M. Garnier. Le même exercice devrait se faire dans les autres universités du Québec, ajoute-t-il.
Une minorité
Selon Bernard Garnier, 95% des cours à la session d’hiver 2012 ont été donnés et se sont terminés dans les délais prévus. Seuls quelques centaines des 44000 étudiants sur le campus auront à vivre avec des horaires modifiés, poursuit-il. Pour- tant, cela n’a pas empêché le conflit étudiant d’accaparer temps et énergie au vice-rectorat aux Études. «On a travaillé presque tout le temps sur la grève depuis le mois de février».
Par les profs, pour les profs
L’Université Laval a opté pour une approche décentralisée pour établir ses modalités de rattrapage. Les professeurs, chargés d’enseignement et la direction des différents programmes, ont eux-mêmes conçus les horaires et plans de cours spéciaux. Les documents étaient ensuite remis au vice-rectorat, qui un par un, les a approuvés. «Ça part vraiment du vécu de la base de chaque programme », explique Bernard Garnier.
« Catastrophique »
Bernard Garnier juge par ailleurs catastrophique la présence policière sur les campus de certaines univer- sités, comme l’Université du Québec à Montréal ou l’Uni- versité de Montréal il y a deux
semaines. « On ne peut pas donner des cours quand il y a des policiers dans les salles de classe ». Selon lui, «il faut créer les conditions pour que les gens veulent étudier», ajoutant que l’Université Laval a pris les mesures pour respecter les choix des étudiants et ainsi éviter des scènes telles que celles connues lors du conflit étudiant.