Après 4 jours de spectacles, de folies et de découvertes, le Festival de Musique Émergente en Abitibi Témiscamingue se terminait dimanche dernier dans la nuit. À l’image de la toile « My Power » de Martine Savard qui avait inspiré l’affiche de cette 17ème édition, force est de constater que le festival est toujours aussi en forme après ce dernier round.
Avec plus de 112 spectacles dans tous les styles possibles, des artistes provenant de 7 pays et une volonté de faire rayonner les femmes dans tout le festival, la diversité était à l’honneur pendant le long pèlerinage. Sur la grosse scène extérieure comme dans les dizaines d’autres situées un peu partout à Rouyn-Noranda, les festivaliers auront eu droit à des performances inspirées et inspirantes.
Une importante délégation internationale
Plus de 200 artistes, pros de l’industrie et médias internationaux venaient profiter de ce que le FME avait à offrir cette année. Le festival confirmait cette délégation comme la plus importante de son histoire. Les médias et les pros pouvaient donc naviguer entre les dizaines de spectacles vitrines. Coup de coeur pour Laurence-Anne et Simon Kearney qui ont tout cassé pour le Québec.
À l’Agora des Arts, les nouvelles chansons des Soeurs Boulay et d’Half Moon Run, présentées en quasi-exclusivité, se sont magnifiquement ajoutées aux spectacles déjà solides des deux formations. La prestation de Salomé Leclerc reste tout de même la plus inspirante de la fin de semaine. Son medley entre Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen et sa chanson Entre Parenthèse joue encore dans nos têtes.
Belle audace également cette année, Keith Kouna avait comme mission de présenter son projet Kid Kouna, le jeudi matin, en ouverture de festival. Très contrastant dans notre cas, c’est le groupe métal québécois Despised Icon qui terminait l’odyssée musicale de la Fête du travail. Si Keith Kouna nous a présenté son spectacle pour enfants avec sa fougue habituelle, la traditionnelle soirée métal s’est assurée de plaire aux adultes. Visiblement, le métal extrême n’a plus besoin de présentation à Rouyn-Noranda.
Côté artistes internationaux, la chanteuse française Jeanne Added n’aura eu besoin que de quelques notes pour charmer les gens réunis devant la scène extérieure. Aucun doute, Radiate, son dernier album, nous rappelle pourquoi son jazz-pop-rock-électro avait piqué la curiosité des programmateurs du FME il y a quelques années. Une très belle récompense pour les braves qui sont restés malgré la pluie. Les mélomanes ont aussi pu découvrir le rock industriel suisse presque légendaire de The Young Gods qui revenaient au Québec après plus de 20 ans d’absence. Sinon, on notera les deux spectacles complètement irréels des japonaises de The 5,6,7,8s.
Le « rap québ » encore roi de la scène extérieure
Pour deux des trois soirées sur la scène extérieur, c’est la rap québécois qui était à l’honneur. Loud, précédé de la talentueuse Sarahmée et de la sensation suisse KT Gorique, avait la tache d’animer la soirée du vendredi. Malgré le fait que nos oreilles aient été plutôt attirées par la folie de Philippe Brach, on s’est fait confirmer que le spectacle valait la (presque) salle comble.
Le samedi soir, Fouki, Alaclair Ensemble et Koriass ont donné des prestations inspirées devant la plus grosse foule du festival selon l’organisation. À voir les gens présents crier « Tu pensais c’tait ça que c’tait, mais c’tait pas ça que c’tait », on va les croire sur paroles. Au final, ce sont 33 500 personnes qui sont passées par Rouyn-Noranda pendant la fin se semaine. Comme quoi le FME est toujours debout, loin d’être KO.
Crédit photo : Gabriel Caissy-Potvin