Le quatrième album du groupe La descente du coude, formé de Simon Leduc, André-Guy Nichols, Pierre-Olivier Gratton et Normand Desrochers, intitulé L’idéal en civière, est en vente depuis le 21 août dernier.

L’IDÉAL EN CIVIÈRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA DESCENTE DU COUDE 

GROSSE BOÎTE

Justine Pomerleau Turcotte

Le quatrième album du groupe La descente du coude, formé de Simon Leduc, André-Guy Nichols, Pierre-Olivier Gratton et Normand Desrochers, intitulé L’idéal en civière, est en vente depuis le 21 août dernier. Le précédent opus, Coup de foudre, était paru en 2008.

Tout d’abord, gros coup de coeur pour les textes. Les thèmes abordés ne sont pas banals; on est loin des rimettes bonbon toi-moi-amour-toujours, puisqu’on discute plutôt d’Aptonymes et qu’on se prémunit des « vampires » qui rôdent Place Versailles. Les mots s’amusent et évoquent des images variées. Ils servent un questionnement culturel dans L’état de la langue d’État ( « J’ai tendu la langue/Au docteur en linguistique/Qui voulait comprendre/ Les maux que j’ai pas » ) et s’éclatent en allitérations d’auto-dérision dans Chanson Pop ( « On fait des chansons chères/Chômeuses et chaumières » ). Parfois c’est dur recèle quant à elle l’explication du titre ( « J’ai besoin d’une civière/Pour allonger mon idéal/Qui saigne depuis qu’il a regardé par en arrière » ). Certaines formulations très intéressantes perdent de leur force dans la répétition, l’effet de surprise étant alors légèrement émoussé. Néanmoins, les phrases sont fortes, bien tournées et le rock joue les poètes.

La descente du coude est à l’aise avec les conventions du pop-rock, mais les respecte un peu trop, justement. Sans être désagréable, la musique nous donne une impression de déjà-entendu, d’autant plus que les contrastes se font rares. Les mélodies n’étonnent pas et ont tendance à stagner, ce qui peut certes se justifier dans certains cas afin de mettre en valeur le texte, mais qui nous laisse parfois sur notre faim. Certaines compositions sortent toutefois du lot, surtout dans les passages instrumentaux, à l’instar de Simon contre la reine et d’Instincts domestiques. D’ailleurs, le disque au complet mérite qu’on dépasse le stade de la première écoute; comme si les mélodies, pour se muer en vers d’oreille respectables, avaient besoin de mûrir un peu dans notre tête.

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