Réalisée dans le cadre de l’Année polaire internationale, cette expédition historique a mené le paquebot et son équipage dans la baie d’Hudson, le passage du Nord-Ouest, la mer de Beaufort, la mer de Baffin et la mer du Labrador pour prendre le pouls des écosystèmes marins et de la santé des populations inuites. Depuis juillet 2007, l’Amundsen a parcouru 58 000 km, soit une fois et demie le tour de la Terre, et a ramené à son bord une tonne de données et d’informations scientifiques.
L’UL, pionnière de la recherche nordique
Lors d’un point de presse présenté à la base de la garde côtière vendredi matin, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, a tenu à féliciter tous les collaborateurs de cette belle aventure et a rappelé que «l’Université Laval est la pionnière de la recherche nordique. Nous continuons à faire avancer les connaissances sur les grands enjeux, comme le réchauffement climatique. Cela ne serait possible sans la contribution des autres universités, des organismes subventionnaires et de la garde côtière canadienne». Lors de cette rencontre avec les médias, des chercheurs de plusieurs universités canadiennes étaient sur place pour faire le point sur les dommages causés par le réchauffement climatique dans le Grand Nord. Parmi eux, notons Louis Fortier, professeur à l’UL et directeur d’ArcticNet, David Barber, de l’Université du Manitoba, et Grace Egemand, de l’Université McGill.
Le Grand Nord fond
«En 2007, nous avons perdu 1,2 million de km2 de glace en une saison», a lancé David Barber, qui a cherché la glace jusqu’en décembre, moment de l’année où elle devrait normalement recouvrir l’Arctique. Habituellement, la fonte glacière est d’environ 70 000 km2 par été. Cette fonte précipitée affectera le climat de toute la planète, prédisent les scientifiques. «D’ici moins de dix ans, le passage du Nord-Ouest sera libre durant l’été. C’est un changement spectaculaire et une situation très triste parce que ça arrive si vite», a prédit le professeur de l’Université du Manitoba. Les chercheurs pensaient que la glace recouvrirait le passage jusqu’en 2100.
Alors que les glaces fondent, les océans se réchauffent, ce qui affecte grandement les courants qui réchauffent les territoires d’une bonne partie du globe. Les scientifiques ont donc peur que la fonte des glaces qui se produit dans le Grand Nord précipite la planète entière dans une aire glacière. Paradoxalement, l’Amundsen, qui compte à son bord 12 laboratoires destinés à étudier ces changements climatiques, rejette de
6 à 10 tonnes de fioul par jour. Les scientifiques expliquent toutefois qu’à l’exception des déchets de table, tout est récupéré. Même les eaux usées sont traitées.
Mission accomplie
Lors de ce périple de 15 mois, la mer n’a pas été douce avec le désormais célèbre brise-glace. Le navire compte donc aller se refaire une beauté avant de reprendre la route en juillet 2009, moment où il repartira en mer pour une centaine de jours.