Cette discipline surprenante est née en 1954 en Angleterre. Le père du hockey sous-marin, Alan Blake, cherchait une façon pour les amateurs de plongée de garder la forme durant l’hiver. Par la suite, une première réglementation officielle a fait son apparition au milieu des années 1960. Aujourd’hui, une trentaine de pays, répartis sur tous les continents, pratiquent ce sport. Le hockey sous-marin n’a toujours pas fait son entrée aux Jeux Olympiques, mais tous les deux ans, des championnats
mondiaux ont lieu.
Dans la capitale, le club Hockey subaquatique Québec (HSQ) regroupe une quarantaine de membres. Éric Pelletier, un ancien nageur du Rouge et Or, raconte pourquoi il a choisi cette activité inusitée après sa carrière en natation: «Je cherchais un sport d’équipe plus qu’individuel au départ. Le côté social du hockey sub est très fort à Québec et en plus, le sport est très cardio, ça nous tient vraiment en forme», explique-t-il. Le fait que le jeu se déroule en trois dimensions représente un autre aspect intéressant du hockey subaquatique. Le joueur qui transporte la rondelle au fond de l’eau doit se concentrer sur les adversaires au niveau du sol tout en restant conscient de ce qui se passe au dessus de sa tête.
Un joueur qui vient de reprendre son souffle peut arriver au-dessus du porteur du disque pour l’empêcher de faire la passe, par exemple. «C’est cet aspect 3D du jeu que j’aime au hockey sub. On doit avoir une bonne vision périphérique, mais aussi une vision de haut en bas. La troisième dimension nous permet aussi d’avoir plus d’options, on peut attendre des passes à mi-haut et reprendre tout de suite notre souffle si on n’a pas eu la rondelle», décrit Éric Pelletier. Il enchaîne en disant que le mythe de rester longtemps sous l’eau effraie les nouveaux participants. «On n’a pas besoin de retenir notre souffle longtemps, il faut seulement être habile dans l’eau. Une présence dure 15 secondes environ. C’est donc beaucoup de step and down, on remonte rapidement à la surface, mais on doit replonger rapidement aussi. La récupération doit être rapide et pour ça, il faut être en bonne forme physique».
Un sport peu subventionné
Éric a eu la chance de participer au championnat du monde de hockey subaquatique en 2004 en Nouvelle-Zélande, et en 2006 en Angleterre, où la sélection canadienne a terminé 7e et 5e respectivement. Cette participation entraîne toutefois des dépenses exorbitantes pour les athlètes. Les joueurs doivent débourser jusqu’à 10 000$ de leur poche afin de pouvoir participer aux championnats, si on compte les tournois préparatoires, les entraînements à la grandeur du Canada, le voyage, l’hébergement, etc.
Selon Gilles Duchesne, président du club HSQ, les fédérations provinciales et nationales qui régissent ce sport ne soutiennent pas financièrement la sélection. «Les subventions sont pratiquement inexistantes. Il s’agit de commandites que les joueurs vont chercher individuellement». Au niveau mondial, le hockey sous-marin était associé jusqu’à tout dernièrement à la confédération mondiale des activités subaquatiques. Celle-ci supervise beaucoup d’autres sports et le hockey sous-marin n’était pas une priorité. «Les décisions n’étaient pas adaptées et il y a eu un peu de bisbille politique, raconte M. Duchesne. Les pays qui pratiquent ce sport sérieusement sont prêts à former une nouvelle fédération. L’association ne donnerait pas de subvention aux pays membres, mais en étant mieux structurée, elle pourrait favoriser le recrutement, donnerait une meilleure visibilité et pourrait aider les pays à s’organiser pour obtenir des subventions.»
Le hockey subaquatique fait partie des sports marginaux à découvrir. Avis aux intéressés, des séances pour débutants sont offertes tous les mercredis au cégep de Sainte-Foy. Vous pouvez visiter le www.hsq.ca pour plus de renseignements.