Ménage à trois pour les treize

Les détails de la programmation ont été dévoilés le 27 octobre au Boudoir du pavillon
Alphonse-Desjardins. En entrevue à Impact Campus, la présidente de la Troupe de théâtre Les Treize, Roxanne Mailloux, a expliqué que les productions de l’automne sont «des pièces de revendication politique, par le rire et l’absurde». Elle précise qu’il s’agit avant tout de textes humoristiques, mais qu’«il y a matière à réflexion». S’il y a un fil conducteur évident entre les pièces, il s’agit d’un hasard, selon Mme Mailloux. «Cela dépend des projets qui sont soumis au conseil d’administration de la troupe», a-t-elle mentionné. Pour la saison d’automne, les choix se font pendant l’été, ce qui laisse quatre mois de préparation aux comédiens avant de présenter le fruit de leur travail.

Du classique français…
La saison débute avec Les bâtisseurs d’empire ou Le Schmürz de Boris Vian, un classique du théâtre français qui sera présenté du 10 au 23 novembre. La pièce dépeint les membres d’une famille dont l’univers se désagrège un peu plus chaque fois qu’ils entendent «le bruit». Les personnages doivent aussi partager leur espace avec le Schmürz, personnage inquiétant et sorte de souffre-douleur, à la fois victime et bourreau. Pour Roxanne Mailloux, Les bâtisseurs d’empire ne présente pas seulement une famille «spéciale», mais une «allégorie politique sur la peur et le déni de la vérité».

Daniel Ross, qui en signe la mise en scène, a eu un véritable coup de cœur pour le texte de Vian. Ce sont «la fantaisie, l’univers complètement fou, des personnages déjantés qui ne se peuvent pas, qui vivent dans un monde parallèle» qui ont plu au metteur en scène. Monsieur Ross participe à son cinquième projet avec Les Treize, le deuxième en tant que metteur en scène.

…au classique québécois

La seconde production de l’automne, Ines Pérée et Inat Tendu, est une pièce écrite par le Québécois Réjean Ducharme et mise en scène par Alexandre Gilbert-
Vanasse. Deux jeunes adultes, se prenant pour des enfants, cherchent la place qui leur revient dans un monde qui change sans trop savoir où il s’en va. Leurs rencontres avec des personnages colorés créent des situations cocasses et des dialogues touchants, qui donnent à rire et à pleurer. Le texte de Ducharme explore toute une gamme d’émotions humaines. On y retrouve aussi beaucoup de revendications et l’œuvre peut être lue à différents degrés, explique Roxanne Mailloux. La pièce sera présentée du 24 au 30 novembre.

Enfin, pour terminer la saison d’automne, la Troupe présentera une mosaïque de plusieurs courts textes de l’auteur français Jean-Michel Ribes. Une équipe de six comédiens incarne une quarantaine de personnages dans toutes sortes de situations du quotidien, exploitant les travers de l’humanité par le non-sens et l’absurde. Selon Mme Mailloux, l’auteur dénonce «la stupidité de masse en général». Les textes de Ribes, mis en scène par Joëlle Cloutier, sont tirés de ses recueils Théâtre sans animaux et Musée haut, musée bas. La pièce a pour titre Le cochon n’est pas de l’art, Jacques! et sera présentée du 1er au 14 décembre.

En tout, huit pièces seront offertes par Les Treize cette année. Sous le thème «Les Treize se font diamant», la troupe célèbre ses 60 ans d’existence. Elle compte aujourd’hui environ 150 membres.

Toutes les pièces de la saison d’automne sont présentées au Théâtre de poche du Pavillon Maurice-Pollack. Les représentations débutent à 20h. Les billets sont en prévente au coût de 10 $ au Bureau d’accueil et d’animation (local 2344) du pavillon Alphonse-Desjardins. Ce sera 12 $ à la porte les soirs de représentation.

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