Mondes post-apocalyptiques, extraterrestres, robots et créatures monstrueuses se côtoient dans les oeuvres des artistes soigneusement choisis par Fnoune Taha et Geneviève Pelletier à l’occasion de la nouvelle exposition de l’AutocART des arts visuels. Cet étrange vaisseau sera «téléporté» un peu partout dans la ville de Québec du 4 octobre 2012 au 16 juin 2013.
Priscilla Lamontagne
Inspirées par l’univers fascinant d’Isaac Asimov et de la science-fiction, les deux pétillantes commissaires de l’exposition Au-delà des possibles ont échafaudé une étonnante combinaison d’artistes et d’oeuvres. La toute première collaboration des deux jeunes femmes donne ainsi naissance à un objet hybride, éclectique dans le choix des oeuvres, mais formant une séquence inventive qui pousse à réfléchir sur la science-fiction en ce qu’elle est porteuse de sens dans le monde contemporain.
L’exposition traite donc de la thématique en empruntant plusieurs trajectoires : on aborde le banal avec les photographies du collectif On est tu heureux hen, on se raconte avec l’oeuvre vidéo de Patrick Bernatchez, on se construit avec l’oeuvre graphique évolutive de FlexiB et on questionne avec la peinture de Martin Bureau. Cet heureux mélange d’artistes bien établis et de la relève offre au spectateur une perspective ouverte sur un sujet singulièrement évocateur.
On aime le clin d’oeil humoristique et les jeux d’esprit proposés par On est tu heureux hen (Frédérique Laliberté et Sarah L’Hérault). FlexiB nous prouve, quant à lui, que la pointe de ses stylos est toujours aussi acérée avec ses dessins aussi complexes que savamment exécutés. On s’accroche ensuite l’oeil sur la peinture de Martin Bureau, d’une beauté effrayante, fenêtre ouverte sur un possible angoissant de la société de consommation. Enfin, l’oeuvre de Patrick Bernatchez laisse songeur, soutenue par une esthétique léchée; la vidéo relate un surprenant voyage dans le temps où l’évolution tourne au drame.
À tout prendre, la nouvelle exposition de l’AutocART des arts visuels parvient à faire fléchir un instant les parois de l’espace-temps pour projeter le visiteur dans un monde d’inconnu et de questionnements, mais dans lequel on se sent tout de même bienvenu et d’où on ressort avec un sourire en coin.