Retour sur le Festif ou le retour à la vraie vie

Avec les deux doses, la zone verte, la possibilité d’une vie plus normale, viennent les festivals et leurs corps collés, la bière dans les écocups, les campings improvisés, les files pour les toilettes, la musique trop forte, la sensation de ne pas avoir 25 ans encore, de n’avoir rien qui nous attend le lundi matin. Retour sur le Festif en fragments et en images.

 Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts

 Arrivées au soleil, on monte notre tente comme un Lego d’été. Les poteaux ne sont pas aux bonnes places, on les switch, le toit est à l’envers, tant pis, ça tient.

Shorts ou pantalons longs. Corona ou gin tonic. Hot-dog européen ou tacos au poulet.

La musique du parvis est tellement forte. Je ne sais pas si c’est mon cœur que j’entends ou celui de mon voisin qui vient de dire « ok, la MD kick ».

Les lumières sont tièdes, la musique du parvis est moins forte.

Crédits photo : Caroline Perron

Mon écocup ressemble à un verre de slush Puppie.

Il est 22h passées, des enfants se lancent un ballon de plage au milieu des corps de plus en plus voilés. Je le reçois sur la tête. La petite qui vient le chercher s’appelle Olive. Elle a un collier de bonbons, elle nous en donne.

22h40. Discussion de file de toilette. Le show était fou qu’elle dit, elle est trempée à la navette, il paraît qu’il y a une boule disco au bout d’une grue et des chars compactés. Elle me dit que ça lui fait du bien. Je ne sais pas quel âge elle a. Elle a un beau visage de 50 ans, mais une salopette qui me mélange.

Crédits photo : Caroline Perron

Je ferme les yeux. J’ouvre les yeux, on est au milieu de la foule, tous les corps dansent. Je ferme les yeux, j’ouvre les yeux. On est au bord de la rivière. J’entends quelqu’un vomir à quelques arbres de nous.

Couchées dans la tente. Les bruits des shows au loin sont plus efficaces que tous les asmr du monde.

Crédits photo : Caroline Perron

Lever à 4h30. Mon doux saigneur. Le ciel est rose, j’avais oublié que le rose, ce n’était pas seulement une affaire de fin de soirée.

Crédits photo : Francis Gagnon

La tente est chaude. Le sac de couchage à l’extérieur.

Déjeuner au butane. Ouvre-boîte qui éclate dans les mains. Voisin de tente altruiste, camping solidaire.

Le Hart n’a pas de chaise de camping, mais il a des dauphins gonflables.

Kaïn dans la voiture, Rivière du Moulin, chute glaciale, les roches sont moins confortables qu’elles n’y paraissent.

Sir Pathétik dans la voiture, plage, sable un peu brûlant, marée basse. Je ne pensais pas que Baie-Saint-Paul avait aussi son varech.

La dernière fois que j’ai vu autant de monde de Québec, c’était à Québec vendredi.

Pourquoi tout le monde est aussi beau sur fond de fleuve.

Crédits photo : Caroline Perron

Heureusement, le Spikeball se fait rare.

Retour au camping, sieste fragile.

Les rues sont pleines, fish and chip, quelques verres, retour dans la foule de minuit.

Ce n’est pas mon genre de rap, mais le body surf fait oublier les rimes faciles.

Crédits photo : Jay Kearney

Je ne pensais pas que la sueur des gens m’avait manqué.

 

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