Le Festival du Nouveau Cinéma de Montréal célèbre cette année sa 50e édition et pour l’occasion, les organisateurs nous offrent une programmation des plus diversifiées. Pour cette deuxième revue, je vous propose de parcourir quelques courts métrages supplémentaires.
Il n’est pas trop tard pour vous procurer des billets. Sachez d’ailleurs que le festival se décline en deux instances : en salle (du 6 au 17 octobre) et en ligne (du 6 au 31 octobre).
Pour obtenir des billets, c’est par ici.
Par William Pépin, chef de pupitre aux arts
A Present Light — Diogo Costa Amarante
Court métrage — Fiction — Portugal
Réalisation et scénario : Diogo Costa Amarante | Distribution : Diana Neves Silva, João Castro, Gustavo Sumpta
Synopsis : Par une nuit pluvieuse, un homme triste quitte sa maison pour remettre une lettre à quelqu’un qui l’a récemment quitté. Il rencontre une femme qui le met en garde contre la chaussée glissante. C’est ainsi que j’ai rencontré Diana.
Le réalisateur pose une question pertinente, mais terrible, à faire frissonner les fervents amateurs du destin : et si j’avais tourné à droite, ce matin-là, plutôt qu’à gauche? Et si j’avais pris le bus, et non mon scooter? Le court métrage y répond en partie : l’aide dont nous avons parfois cruellement besoin ne provient pas toujours de là où on pense. Diogo Costa Amarante transforme la peine amoureuse en une douce mélancolie qui passe par la pente sinueuse, mais inévitable de la guérison. Après la pluie vient la lumière : cette lumière, c’est Diana Neves Silva.
Court métrage — Science-fiction — France
Réalisation et scénario : Marie Fages | Distribution : Anne-Gaëlle Hoarau
Synopsis : Sahar parcourt inlassablement des plaines volcaniques pour prospecter un minerai rare. Soudain, une voix bouleverse sa recherche, son rapport au monde et notre Voie lactée.
Ce genre de film me donne toujours l’impression de ne rien comprendre et de tout comprendre à la fois. Cette nouvelle proposition de Marie Fages est l’un de mes coups de cœur de cette édition 2021. Atér, c’est exactement le genre d’expérience sensorielle que je recherche. L’esthétique inspirée d’un vieil épisode de Star Trek – mais avec plus d’inventivité – me plaît et le chant final en créole ajoute à la beauté d’ensemble. Mon seul regret : ne pas l’avoir vu en salle, dans des conditions optimales. J’en redemande.
Between realities along the edge of time — Jessica Huras
Court métrage — Fiction — Canada
Réalisation et scénario : Jessica Huras | Distribution : Alanna Bale, Thomas Antony Olajide, Aaron Poole
Synopsis : Les sons de plus en plus intenses provenant de la porte d’à côté perturbent Blake, la forçant à examiner sa propre colère. Regard sur la colère féminine et les stéréotypes intériorisés, sociaux et de genre, qui affectent notre comportement.
Sons, images et métaphores canines sont ici indissociables. Jessica Huras ouvre une fenêtre poétique sur la question de la colère et nous pose les questions suivantes : sommes-nous en contrôle de cette colère ou devons-nous au contraire nous laisser aller à celle-ci? Nos colères sont-elles justifiées? Même si l’esthétique bourgeoise m’irrite, une fois passé par-dessus ces considérations superficielles, j’ai su m’imprégner du propos de Huras, qui illustre à merveille la colère du quotidien, cette tension du présent qu’on aurait tort d’ignorer, de minimiser.