Qui parmi vous connaît le scientifique en chef du Québec ? Impact Campus a suivi la conférence «Le Fonds de recherche du Québec : un an plus tard» pour vous éclairer sur ce poste occupé depuis sa création par le chercheur en médecine Rémi Quirion.
Dominique Beaulieu
À moins de suivre assidûment l’actualité, vous n’avez peut-être jamais entendu parler du scientifique en chef du Québec, fonction créée par le gouvernement québécois le 1er juillet 2011 avec l’entrée en vigueur de la Loi 130. Rémi Quirion, qui occupe ce poste depuis le tout début, était de passage le 1er novembre 2012 à l’Université Laval dans le cadre de l’Université d’automne de l’Institut EDS (environnement, développement et société).
Pourquoi un scientifique en chef au Québec ? «Parce que le Québec doit prendre sa place sur l’échiquier canadien et international», lance d’entrée de jeu Rémi Quirion. « Mon mandat est de conseiller le gouvernement du Québec » en matière de politiques scientifiques et de présider les conseils d’administration des trois fonds (Santé, Nature et technologies, Société et culture) qui sont sous la bannière du Fonds de recherche du Québec (FRQ). Ces trois fonds disposent d’environ 200 millions de dollars pour supporter 3 321 étudiants diplômés et 883 chercheurs.
Le scientifique en chef a du pain sur la planche puisque ses priorités constituent des défis immenses. Par exemple, la recherche intersectorielle consiste à impliquer des disciplines très différentes autour d’un même objet. Il faut donc rassembler des gens des sciences sociales, des arts et de génie autour de la même table pour faire en sorte qu’ils collaborent. En ce qui concerne les partenariats internationaux, deux pays ont été explicitement mentionnés par le scientifique en chef du Québec : les États-Unis et la France.
Par ailleurs, la relève est également au centre des réflexions. En effet, un sommet consacré à la formation graduée est prévu en plus du Sommet sur l’éducation déjà sur la table. De plus, Rémi Quirion a mis sur pied le programme «Étudiants-chercheurs étoiles» qui nomme trois étoiles chaque mois sur la base d’une publication scientifique. Enfin, il a aussi souligné le rôle qu’il a à jouer dans la promotion de l’éducation scientifique et de la recherche. «Il faut transmettre le plaisir des sciences. Il faut établir des partenariats avec les organismes très actifs dans le domaine. On a besoin de projets d’action concertés en communication pour sensibiliser le grand public.»
Lorsqu’on lui a demandé si l’on devait obliger les chercheurs à publier en primeur leurs travaux en français lorsque des fonds publics sont impliqués, monsieur Quirion a répondu par la négation. «J’ai eu des discussions avec le ministre [de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie] Pierre Duchesne et il est d’accord avec le fait que la publication en primeur se fasse en anglais. Le but est de donner des opportunités aux jeunes. On peut cependant organiser des activités à part pour diffuser les travaux en français.» Dans ce cadre, Rémi Quirion regarde du côté du continent africain. «La France s’est retirée de l’Afrique francophone, il y a une opportunité pour le Québec au niveau de la formation à distance»