Le vendredi 14 et samedi 15 avril avait lieu le Forum Parlons Éducation au Pavillon De Koninck. L’université Laval accueillait de nombreuses personnes, toutes concernées et mobilisées pour l’intérêt de l’éducation dans la région du Québec. Là est tout l’intérêt de cette initiative citoyenne : l’échange autour des enjeux qui se posent face à la crise, à laquelle le corps enseignant fait face. Ces deux jours ont permis aux intervenant.es et aux bénévoles de l’organisation de s’exprimer et de trouver des solutions aux maux qu’endure le système de l’éducation actuellement.
Par Joyce Shabani, cheffe de pupitre société
Faisant face à une situation préoccupante, des personnes ont décidé de rassembler leurs idées afin de trouver des solutions aux problèmes posés au monde de l’éducation. C’est la mission que se fixent les Forums Parlons Éducation, auxquels les participants se livrent à des petits panels tout au long d’une journée pour converser autour de différents sujets précis. Au printemps 2023, 18 forums se tiendront dans 17 villes du Québec en réunissant des personnes aux profils largement variés. Personnels scolaires, étudiant.es, membre de syndicats et même les parents sont les bienvenu.es. Toutes les personnes concernées et préoccupées par l’éducation ont leur place au sein de cette rencontre, qui fonctionne selon un principe de participation citoyenne. Les inscriptions se faisant sur le site internet du forum, il est accessible à toustes.
Parlons Éducation à Québec
Le fonctionnement des forums est relativement simple. Sur une journée et demie, cinq thèmes sont sélectionnés pour que l’on puisse débattre autour des enjeux qu’ils posent. Cela se passe dans plusieurs salles différentes pour former de petits groupes de discussion. Vendredi soir, le thème défendu était « viser l’inclusion sociale et culturelle de toutes les populations scolaires ». Les quatre autres ont été discutés le lendemain tout au long de la journée. Au total, voici les cinq thèmes examinés dans le cadre de ce forum :
- Repenser la mission de l’école d’aujourd’hui et de demain ;
- Construire un système d’éducation équitable pour tous les élèves ;
- Viser l’inclusion sociale et culturelle de toutes les populations scolaires ;
- Respecter et valoriser les compétences professionnelles de tous les personnels scolaires ;
- Démocratiser le système scolaire québécois dans toutes ses composantes.
Comment se passe une séance au forum Parlons Éducation ?
Pour étayer l’idée qu’on peut se faire du forum, nous nous appuierons sur une séance type. Le débat tenu le vendredi soir était la garantie de l’inclusion sociale à l’école, divisé par sept questions différentes. Ces questions avaient pour but de pousser la réflexion afin de trouver des solutions plausibles à chaque problématique posée. Tout d’abord, le thème rappelle l’importance de favoriser l’épanouissement personnel et collectif de toustes les élèves en tenant compte de leur diversité. Néanmoins, le manque de ressources aussi bien matérielles que physiques, en vue du grand manque de personnels enseignants, pose une remise en question de l’aide étatique. Dans le cadre scolaire du Québec qui accueille des personnes réfugiées mais aussi des membres des Premières Nations et les Inuits, l’inclusion sociale est primordiale. Et pour cause, la valorisation de chaque culture prévaut un très bon fonctionnement scolaire. Cela dit, les mesures émises à l’égard du corps enseignant ne semblent pas suffisantes si de telles questions se posent aujourd’hui. L’essentiel étant la résolution de ce souci, les participant.es ont toustes tenté de démêler le sujet.
Effectivement en répartissant le temps accordé à chaque question, on peut aborder différents aspects du problème. Tantôt en apportant des réponses aux supposées causes de certains phénomènes scolaires, tantôt en apportant des solutions, justement, on perçoit une cohésion auprès des différents professeur.es. Le cri du cœur des professeur.es est unanime lorsqu’il s’agit de l’accompagnement politique dans la démarche évolutive de l’éducation. L’enjeu pointé du doigt s’avère être la contribution budgétaire dans les besoins capitaux du corps enseignant, car dans les écoles québécoises, la population immigrante grandit. Ce, sans pour autant que les mesures d’adaptation accroissent elles aussi.
Par conséquent, plusieurs solutions en tout genre se sont laissées entendre, entre autres la promotion du biculturalisme. Puis, tenir compte de la réalité de chaque communauté, comme celle des autochtones, s’est avéré être une partie de la résolution de la question pour de nombreux orateur.rices de la salle. Étant donné que les réalités sont différentes pour chacune de ces communités, il est nécessaire de s’y adapter pour l’aisance de chacun.e. Enfin, le retour aux classes d’accueil a été une solution proposée pour faciliter l’intégration des nouveaux.elles arrivant.es étranger.ères dans les écoles québécoises. Favorable à la résolution du décalage social et culturel entre les différent.es élèves, la classe d’accueil paraît fondamentale pour favoriser l’environnement d’étude des enfants concernés. Ce sont des idées qui ont été retenues par une bénévole du Forum, qui s’occupait de recueillir les idées majeures tenues tout au long de la séance.
Sylvain Marois, chargé de cours et agent de relations du travail au Syndicat des Chargées et Chargés de cours de l’Université Laval, s’est exprimé à propos de l’initiative de Parlons Éducation. Selon lui, il n’y a pas de vision en tant que tel pour Parlons Éducation, car ce n’est pas une association ou une organisation formelle. En revanche, on peut traduire cette volonté comme une réaction en réponse à la crise que le système éducation québécois traverse. Face à l’écart (des inégalités) qui se creuse au fil des années, une intervention civile est nécessaire pour réajuster le tir et viser correctement les problématiques et les solutions en accord. Donner la parole aux personnes qui participent, qui contribuent et qui sont pleinement concernées par ce système est capital afin qu’on puisse considérer leurs points de vue et leurs résolutions.