Festival d’été de Québec – Revue du 10 au 13 juillet

Encore une fois cette année, les équipes d’Impact Campus et de CHYZ 94,3 ont pris part au Festival d’été de Québec, question d’aller voir les artistes qui nous font et vous font tripper, de vous partager nos coups de coeur, et, parfois, nos déceptions (eh oui, ça arrive). Deuxième de trois revues sur cette 55ème édition du FEQ, toujours aussi attendue. 

Par Frédérik Dompierre-Beaulieu, journaliste multiplateforme, Gabriel Tremblay, directeur général, Érika Hagen-Veilleux, collaboratrice, et Emmy Lapointe, rédactrice en chef

 

Lundi 10 juillet – Scène Bell

LES TROIS ACCORDS – 21H30

Après 10 ans d’absence sur les Plaines du FEQ, Les trois accords, groupe vieux comme moi, mais étrangement pas encore has been, était de retour comme tête d’affiche d’une soirée 100% québécoise. Depuis le début du FEQ, la pluie se fait menaçante, et lundi soir, elle a eu raison du ciel, mais pas de la foule qui, considérant les conditions météorologiques, était impressionnante. Mais à vrai dire, la pluie a semblé être un élément scénographique de plus qui, dans une certaine mesure, a rendu l’ambiance encore plus festive. Le chanteur, Simon Proulx, a, après quelques chansons, annoncé que sa voix se faisait quelque peu cassante, qu’il en était désolé, impossible alors de lui reprocher quoique ce soit. Mais cette voix cassante se faisait davantage entendre entre les morceaux que pendant ceux-ci, alors rien de grave Simon, ne t’en fais pas. 

On n’attendait pas ce soir-là du groupe qu’il réinvente sa roue, il ne l’a pas fait non plus, il a été le comfort food dont on avait besoin tout en semblant ne rien prendre pour acquis alors qu’à de nombreuses reprises, le groupe s’est dit reconnaissant que le public soit là malgré la pluie. Les trois accords ont tout pour les gros shows des festivals : un public large, multigénérationnel et surtout, une quinzaine de hits qui leur permettent de rejoindre un plus grand nombre de spectateur.rices encore. 

Seul bémol de la soirée : la carte blanche inutilisée. Le seul invité du groupe, Gus Van Go, est monté sur scène pour interpréter Heloise avec eux, chanson de son défunt groupe Me Mom and Morgentaler. Lumière et Bleu Jeans Bleu sont également revenus sur scène pour J’aime ta grand-mère. Bref, une carte blanche bien peu exploitée.  

Sinon, visuellement fun et Les dauphins et les licornes, c’était weirdly touchant. (Emmy Lapointe)

 

Mercredi 12 juillet – Scène Hydro-Québec

BLICK BASSY – 19H30

Plusieurs initié.es attendaient avec impatience le retour de Blick Bassy dans la Vieille-Capitale après son passage au Grand Théâtre, en 2019. L’auteur-compositeur camerounais débarquait en formule trio pour présenter des pièces de son nouvel album, Mádibá, ainsi que des coups de cœur de sa discographie. Avec une présence nonchalante et posée, presque timide, le musicien a tranquillement invité la foule à une expérience contemplative, en marge du rythme effréné des festivals. Batterie électronique, synthé, trompette et «vocoder» créaient un univers sonore flottant, grandiose et quasi spatial. Malgré un spectacle au rythme un peu linéaire, et un mix sonore discutable sur la scène Hydro Québec cette année, la voix de Bassy et sa signature mélodique ont volé le show. 

Entre ses chansons, le chanteur livrait des réflexions tant personnelles que politiques, notamment son choix militant de chanter uniquement dans sa langue natale, le bassa. Le tout sous les applaudissements sincères de la foule, qui visiblement a su recevoir le show par le cœur. (Érika Hagen-Veilleux)

 

Scène Loto-Québec

FUUGDE – 17H50

FIT FOR AN AUTOPSY – 18H10

LAMB OF GOD – 21H10

Avant d’entamer la revue de cette soirée mouvementée, c’est le moins qu’on puisse dire, je tiens à préciser quelque chose : je ne suis pas une métalleuse, et je ne prétendrai pas l’être pour cet article (désolée à toustes celleux qui s’attendaient à une critique de fond). En fait, c’étaient mes premiers spectacles du genre. Je dois dire qu’en arrivant sur place et en voyant la foule, je me sentais un peu basic. Et surtout, j’avais l’impression qu’au premier riff de basse bien grave, j’allais me faire ramasser en deux temps trois mouvements (bye-bye Fred, on se revoit avec un membre quelconque brisé à la fin de la soirée).

J’avais déjà écouté un peu de FUUDGE ; j’attendais donc avec impatience que le groupe joue Mourir j’aime trop ça, tout simplement parce qu’elle me reste toujours en tête (et que je l’adore, point barre). Personnellement, j’ai vraiment apprécié la performance (bonus, c’est un groupe queb), bien qu’étant les premiers et davantage du côté du stoner rock, genre qui, assurément, me plait, le démarrage m’ait semblé un peu lent, à en voir les réactions tout autour.

Je ne connaissais absolument pas Fit for an Autopsy, ni de nom, ni de son. Je vous l’annonce en primeur : j’ai un nouveau crush (je ne suis peut-être pas une métalleuse, mais une métalleuse en devenir, disons ?). Et puis, finalement, la foule n’était vraiment pas aussi terrifiante qu’elle n’en paraissait à mon arrivée. Les gens sont un peu fous.lles, quand même, se laissent aller ; le pit est attrayant, mais de loin (pour l’instant du moins). C’était un peu la même chose pour Lamb of God, probablement le groupe le plus attendu des cinq de la soirée. Je ne connaissais pas les chansons, mais j’ai quand même tenté de profiter du moment au maximum, parce que généralement, l’énergie du spectacle en direct est suffisante pour qu’on puisse tout de même tripper à fond, et c’est exactement ce qui s’est passé. Ajoutez-y quelques stunts de feu (littéralement), et le tour est joué. Je suis vendue.

J’ai maintenant une liste d’albums à découvrir et apprivoiser pour les prochains jours, et même si je sors de mes habitudes, c’est excitant (en plus de me donner l’impression d’avoir des verres et l’envie de sauter partout). (Frédérik Dompierre-Beaulieu).

Scène Sirius XM

PROTEST THE HERO – 20H

Suite à une faufilade brouillonne à travers une marée de lambeaux divins à t-shirt noir, je plonge brièvement dans la cavée aux photographes punk-rock et metal head. Voici quelques clics de Protest the Hero et son protagoniste Rody Walker, qui visiblement s’est cracké des seltzers sur la tête en Sea-Doo© sur le Saint-Laurent avant le pestacle. (Gabriel Tremblay)

Scène Hydro-Québec

SUDAN ARCHIVES – 21H

Si Brittney Denise Parks était un personnage d’un jeu de rôle quelconque, elle serait certainement une rôdeuse de haut niveau qui garoche des flèches plus vite que son ombre. Lorsque Sudan Archives débarque sur scène, la foule fébrile de la scène Hydro-Québec tombe sous le charme de cette flamboyante humaine de Cincinnati. Son violon est enchanté, on le constate d’entrée de jeu grâce à la magie d’une loop station. Bravant les planches en solo, elle réussit tant bien que mal à garnir pleinement les oreilles de l’audience. Certes, les basses de ses trames sont beaucoup trop fortes pour les «sans-bouchons». 

Savant mélange entre des sonorités d’afriques du nord-est et du R&B américain, Parks épate également par son excentrisme et sa fougue sur scène et ce, malgré le violon collé à son armure. Espérons, pour les absent.es, que Québec soit, plus tôt que tard, un avant-poste pour ses prochains périples ! (Gabriel Tremblay)



 

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