Il lui aura fallu, à 19 ans, quitter sa France natale pour aller se perdre dans un Québec inconnu, composer et fignoler des tas de chansons grâce au piano, à l’accordéon et récemment à la guitare et participer aux différents concours et festivals où elle y a remporté plusieurs prix. Mais Gaële y est parvenue : elle est plus mature, plus sereine qu’à ses débuts, elle connaît sa démarche et semble se connaître elle-même mieux que jamais.
«Je me suis cherchée pendant tellement d’années», confie la jeune femme, qui revient tout juste d’un séjour en France et en Allemagne où elle y a présenté ses compositions électro-pop tantôt planantes, tantôt inspirées de la chanson française. «Quand je regarde en arrière aujourd’hui, je suis fière de moi. Sortir un album dans un pays étranger et retourner en Europe pour représenter le Québec avec quelque chose d’établi, de professionnel, une structure de qualité… c’est fou!».
Cette évolution, elle le doit en partie au processus de création de son premier opus, sur les tablettes depuis septembre 2007. «L’album m’a aidée à structurer une démarche qui me ressemble, une musique et une image, avance-t-elle. L’année suivante a été très effervescente. J’ai eu à faire plein de représentations différentes dans des contextes différents, j’ai eu à défendre mes chansons devant public, tout ça m’a appris beaucoup.»
Surfer sur le succès
Lauréate du Festival en chanson de la Petite-Vallée en 2005, finaliste du Festival international de la chanson de Granby en 2005 aussi, récipiendaire du prix d’interprétation au Festival Pully Lavaux à l’heure du Québec en Suisse, Gaële surfe actuellement sur la vague de ses succès, une vague qui, elle le sait, peu s’échouer en tous temps. «Je tente de rester positive face à cela, souffle la jeune femme dont l’accent bien présent trahi ses origines. J’ai envie de voir l’avenir avec le sourire parce que j’ai eu beaucoup d’années noires et difficiles en arrivant ici, au Québec. Je vois la déception, les artistes qui ne vendent pas d’album, qui ne font pas de spectacle…Mais en bout de ligne, personne ne peut m’empêcher de m’exprimer! Et si je peux continuer à partager ça, j’aurai gagné le challenge de ma vie.»
Positive et confiante, Gaële, qui donne aussi dans la peinture – elle a peint 11 toiles pour les 11 pièces de son album – est une «chanteuse engagée dans l’humain», qui prône autant son côté léger, paillettes et divertissant que celui plus intime, épuré et simple. «Les émotions m’inspirent, j’aime les rapports avec les humains», explique Gaële, qui promet à ses fans une montagne russe de sentiments, vendredi prochain.