Crédit : Mendoza Helaine, D.

Un arrière-goût de compost : Lorsque le temps déterre le passé

Samedi dernier, j’ai eu la chance d’assister à une représentation de la pièce Un arrière-goût de compost, au Premier Acte. Je vous dis, ici, ce que j’en ai pensé.

Par Julianne Campeau, journaliste-collaboratrice 

 

Le jour de l’anniversaire de son frère, parti sans préavis il y a cinq ans, Éléonore se rend, comme à chaque année, au jardin communautaire du quartier. Une sorte de rituel pour elle. Mais cette année, une surprise l’y attend : son frère se trouve là, en train d’enterrer quelque chose. C’est alors que le public devient témoin d’une éprouvante conversation entre frère et sœur, durant laquelle cette dernière exige, mais peine à recevoir, des explications sur la disparition de Christophe.

Je tiens d’abord à souligner l’excellente performance de Béatrice Casgrain-Rodriguez et d’Antoine Gagnon. Iels sont à fond dans leurs rôles, nous rendant bien compte du malaise et de la détresse que ressentent leurs personnages à l’occasion de cette rencontre pour le moins inattendue. On partage également la frustration et le désir d’obtenir des réponses que ressent le personnage de Casgrain-Rodriguez, qui nous pousse à rester concentré.es sur l’histoire jusqu’à la fin.

 

Crédit : Mendoza Helaine, D.

Ensuite, en ce qui concerne le traitement des thèmes mentionnés durant la pièce, je crois qu’il y aurait là sujet à amélioration. Dans la section « synopsis », sur le site de Premier Acte, il est dit que : « ce huis clos explore le caractère insidieux et incapacitant des troubles alimentaires et de santé mentale. Comment comprendre l’immensité de la douleur de quelqu’un.e qu’on aime et, surtout, comment faire pour s’avouer la vérité quand les mots ne semblent pas suffisants ? » Or, à moins d’avoir lu cette description, on ne réalise qu’à la fin de la pièce les raisons ayant poussé Christophe à partir. Le poids du silence est toutefois bien représenté sur scène. Outre la description qu’en font les personnages, ceux-ci sont nombreux au cours de la pièce, et on devine aisément toute la douleur qui se cache derrière ceux-ci.

Outre cela, je tiens à souligner la qualité du décor : la scène était recouverte de paille, de petits potagers avaient été installés, et il y avait même un cabanon. On se sentait vraiment transportés dans un jardin communautaire.

Pour les intéressé.es, la pièce sera à l’affiche jusqu’au 19 octobre.

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