Les glaciers sont particulièrement sensibles aux changements climatiques, selon le Lamont-Doherty Earth Observatory. Edward R. Cook et son équipe cherchent à regrouper les banques de données sur la fonte des glaciers de l’Himalaya pour évaluer l’impact du réchauffement climatique sur l’économie des régions environnantes.
Catherine Gilbert
Qui n’a jamais entendu parler des changements climatiques que connaît notre planète ? Personne ! Par contre, combien ont pris le temps de réfléchir à l’impact de ces changements ? Le pourcentage vient d’augmenter. La première chose à laquelle on associe ces bouleversements, c’est la fonte des glaciers de l’Arctique. Mais il n’y a pas seulement ces glaciers. Il y a également ceux de l’Himalaya. Cette région du globe possède 54 000 glaciers qui contribuent à la vie des peuples qui les entourent et qui influence aussi l’équilibre climatique. Ces glaciers alimentent en eau les huit plus grands fleuves d’Asie, dont cinq d’entre eux – l’Indus, le Gange, le Brahmapoutre, le Yangtze et le fleuve Jaune – sont susceptibles d’être touchés par un stress hydrique dans les prochaines décennies, avec des conséquences potentielles pour 1,3 milliard de personnes.
Edward R. Cook et son équipe trouvaient qu’il y avait trop d’incertitudes dans les modèles prévoyant la fonte de ces glaciers. Ils ont alors pris de nouvelles données et les ont ajouté aux anciennes afin de créer des scénarios pour les années à venir. Pour cela, ils ont centré leur étude sur les glaciers du royaume du Bhutan, limité au nord par le Tibet et au sud par l’Inde. Leurs résultats peuvent englober d’autres régions puisque la géographie est la même.
Les résultats obtenus sont plutôt préoccupants. Si la température moyenne augmentait d’un degré Celsius, un minimum de 25 % de la surface des glaciers disparaitrait. En outre, si cette même température augmentait de 2,5°C, plus de la moitié serait perdue.
L’impact des cette fonte serait ressenti principalement pendant l’été où l’eau s’écoulant des glaciers alimentent les rivières. Chaque année, les glaciers perdent du volume, ce qui, par conséquent, débouche sur une diminution de la quantité d’eau disponible lors de la fonte estivale. Les terres ne peuvent alors plus se nourrir des sédiments apportés par les cours d’eau de moins en moins importants. Ces terres risquent de devenir de plus en plus pauvres et l’agriculture en écoperait. De plus, si le courant devait diminuer, il n’y aurait plus autant d’énergie transformée et l’hydro-électricité en souffrirait aussi.
Il semblerait que les glaciers soient condamnés à fondre peu importe les gestes apportés par l’être humain. Mais il est encore possible de ralentir le phénomène. Alors la prochaine fois que vous voudriez aller au dépanneur du coin en voiture, pensez à ces immenses glaçons et marchez !