La Campagne du Carré VertLéon Bodier·29 janvier 2025ActualitésCampus Retrouvez les élèves de l’Association des Étudiants Musulmans de l’Université Laval (AEMUL) ce 28 et 29 janvier de 13h à 17h au Pavillon Alphonse Desjardins dans le cadre de la Journée Nationale de Commémoration de l’Attentat contre la Mosquée de Québec et d’Action Contre l’Islamophobie. Par Léon Bodier, journaliste multiplateforme « En portant ce carré, on exprime sa solidarité envers les familles des victimes et affirme son engagement contre l’islamophobie et la haine. » Le 29 janvier 2017, Alexandre Bissonnette a attaqué le Centre culturel islamique de Québec, tuant six hommes et en blessant cinq autres. Le 30 janvier, des milliers de personnes participent à des veilles en mémoire des victimes de la fusillade près de la mosquée, avec des rassemblements à Montréal, Toronto et Edmonton. À l’international, le pape et des leaders mondiaux expriment leurs condoléances, tandis qu’à Paris, les lumières de la tour Eiffel sont éteintes en signe d’hommage. Après une des fusillades les plus meurtrières de l’histoire du Canada, le Québec est enfin amené à travailler pour multiplier les actions contre l’islamophobie. Alors que les vidéos de surveillance montrent Azzeddine Soufiane tentant de désarmer le tireur, le Québec reconnait cet acte de bravoure en lui discernant une médaille posthume du gouvernement. Après deux mois de coma, Aymen Derbali, également récipiendaire d’une médaille de bravoure, milite activement contre l’intolérance religieuse et raciale. D’autres initiatives multiconfessionnelles sont lancées pour renforcer les liens entre communautés, incluant la création d’un cimetière musulman en août 2017. La mosquée rénovée continue d’être un lieu de culte actif et ses représentants militent pour le contrôle des armes à feu et le soutien aux victimes de violences politiques. Un arbre et un lieu commémoratif honorent les victimes, et en 2021, le 29 janvier devient la Journée nationale de commémoration de l’attentat et d’action contre l’islamophobie. « L’islamophobie continue de croître à l’échelle mondiale, et le Canada enregistre le plus grand nombre d’attaques islamophobe parmi les pays du G7. » L’islamophobie désigne l’hostilité, les préjugés ou la discrimination envers l’islam, ses pratiquants ou ses symboles. Ce phénomène se manifeste par des actes de haine, des stéréotypes négatifs et des politiques discriminatoires visant les musulmans. Souvent alimentée par des idées fausses, elle s’inscrit dans des dynamiques de racisme et d’exclusion. L’islamophobie peut être individuelle ou systémique, touchant des domaines comme l’emploi, l’éducation ou l’accès aux services publics. Elle reflète des tensions sociales et des idéologies qui instrumentalisent la peur de l’autre. Au Québec, les différents gouvernements depuis le début des années 2000 ont tenté de réguler l’usage des symboles religieux, tels que le hijab, le niqab et la kippa, à travers diverses mesures législatives. Ainsi, l’historique internet de l’accusé révèle son intérêt pour des figures de la droite radicale américaine, comme David Duke et Richard Spencer. Dans les jours précédant l’attaque, il consulte fréquemment le compte Twitter de Donald Trump qui vient d’instaurer une interdiction d’entrée pour les voyageurs de pays majoritairement musulmans. Ainsi, le tueur justifie son acte auprès de la police par une peur supposée d’une attaque terroriste contre sa famille, et en mars 2019 un imitateur fusille 49 musulmans dans deux mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. À l’aube des horreurs nourries de préjugés commises par le tueur, ancien élève de l’Université Laval, l’AEMUL promulgue l’apprentissage, soulignant que le Coran et les traditions du Prophète Muhammad sont remplis de références à l’éducation et à l’observation. C’est dans cette perspective d’enseignement que les élèves de l’AEMUL continuent leurs efforts chaque année. « Le carré vert symbolise les tapis verts de la mosquée où les victimes se sont tenues pour prier, représentant l’espoir qu’elles reposent désormais dans un jardin verdoyant. » L’AEMUL encourage à partager des messages en utilisant les hashtags #Advocay Week et #WeRememberJan2, mais si les actions parlent pour vous plus que les mots, allez chercher votre carré vert et écrire un mot d’amour à leur kiosque au Pavillon Alphonse Desjardins aujourd’hui. Auteur / autrice Léon Bodier Voir toutes les publications