« French déconnection »

Au premier plan s’affrontaient deux équipes de football qui, sans équivoque, méritaient leur présence à la Coupe Vanier. Derrière, les 37 000 personnes majoritairement partisanes de l’équipe anglophone brandissaient fièrement drapeaux et vêtementsaux couleurs de leur université. Et pour encourager les leurs, plusieurs avaient concocté des affiches aux slogans souvent percutants. Mais bon, c’est le sport, et ces traditionnelles montées de rivalité se voient régulièrement lors de confrontations si importantes. Une seule exception venait tout gâcher: «French… 2nd language, Laval… 2nd place».

Les jeunes Ontariens qui soutenaient l’affiche en question ne se souvenaient peut-être pas que le 4 septembre dernier, une tragédie non seulement humaine, mais aussi idéologique frappait la province de Québec. Ai-je besoin de rappeler les faits?

 

Pas la peine non plus de vous dire à quel point la vue de ce slogan est probablement venue hanter les spectateurs francophones qui prenaient place dans le stade. Et pourquoi donc ce désir de supériorité de la part des anglophones ? Il ne faut pas généraliser, mais c’est ce genre d’actes haineux qui au final alimentent les tensions.

Il y a aussi le kayakiste canadien Adam van Koeverden, porteur de drapeau aux Jeux Olympiques de Londres et médaillé olympique qui ne s’est pas retenu de faire part à la twittosphère de sa profonde haine envers l’Université Laval et le Rouge et Or. Allant de commentaires tels que: «I hate Laval. I went there one time and I just really hated it. You suck Laval. I really don’t like you. Nothing personal but fuck you.» L’athlète canadien s’est excusé quelques heures plus tard en précisant qu’il ne voulait qu’encourager son équipe. Il est à se demander si van Koeverden est conscient des responsabilités qu’engendre son statut de médaillé olympique.

Je ne me questionnerai donc jamais assez à savoir ce qui motive ces gens, mais je sais qu’il s’agit probablement d’une lacune intellectuelle et qu’heureusement, il y a bien plus d’anglophones qui apprécient notre compagnie qu’il y en a qui la détestent.

Mais il faut tout de même lever notre chapeau au Rouge et Or qui, si l’on se fie à la logique du slogan, a permis à la langue française de passer au premier rang des langages.

Hubert Gaudreau

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