L’année dernière, Impact campus avait fait une revue du Festival de cinéma de la ville de Québec, cette année, nous proposons un aperçu de la programmation pour ceux hésitant encore à prendre leurs billets !
Par Léon Bodier, chef de pupitre aux arts
Cette semaine, le festival propose une plateforme remise à neuf où il est possible de trouver le slogan : « Les femmes enflamment l’écran ! ». Et pour cause ! Sur 29 longs métrages, en/hors compétition , 23 sont présentés par des cinéastes et/ou des personnages féminins en rôles principaux.

S’étalant du 10 au 14 septembre, le FCVQ a commencé hier en faisant notamment le choix de montrer des longs métrages qui mettent en avant des procédés cinématographiques originaux. C’est le cas de Les films de mères au front : Geographies of Solitude, où Jacquelyn Mills utilise des techniques cinématographiques écologiques pour nous présenter le riche écosystème de l’île de Sable, et du film Flore Laurentienne, la fin et le commencement par Guillaume Monette qui n’est « ni tout à fait documentaire, ni pure performance ». Or, le réel coup d’envoi de la thématique choisie cette année, c’est le film Abortion Dream Team par Karolina Domagalska qui le donne.
Cette œuvre à l’écran mercredi discutait de la Pologne en tant que pays conservateur où « l’avortement reste illégal et cette interdiction signifie qu’un fœtus vaut plus que la vie d’une femme ». Elle fait partie du focus « Comment résister ? » qui continuera le reste de la semaine avec The Last Ambassador, un film qui aborde les droits des femmes et des filles afghanes, ainsi que Une pastorale américaine, qui cherche à aborder l’avenir de la démocratie laïque aux USA.
Cet axe thématique de résistance, de besoin de prendre la parole, mis en avant par le festival cette année, résonne particulièrement dans le climat actuel, se retrouvant ainsi naturellement dans beaucoup d’autres films, en compétition et hors compétition, à l’affiche. Coexistence, My Ass ! Traite des biais du conflit israélo-palestinien pour suivre le parcours d’une femme désillusionnée « face à l’activisme pacifiste traditionnel ». Un effort suivi par La mort n’existe pas, un film d’animation qui entreprend notamment de souligner le choix impossible entre la violence et l’inaction.

Ces deux films en compétition rappellent que les mots constituent en soi un acte de résistance face à la dureté du monde. Ils s’inscrivent dans une lignée d’autres œuvres cette semaine de festival qui osent aborder des réalités brutales, mais bien réelles, en particulier au travers d’une lentille féminine. Sorda parle de handicap, Comme entendre à travers une feuille de métal évoque l’adiction, Girls & Gods questionne le féminisme dans la religion, et Elle va crier refuse les agressions sexualisées passées sous silence.
Dans un autre effort, certaines œuvres cherchent à résister en démontrant la force des femmes face à ses réalités, comme The Swedish Torpedo dans lequel Sally Bauer, mère célibataire de 30 ans, « est déterminée à devenir la première Scandinave à traverser la Manche à la nage. ». Les films Manas et Pour essayer de m’entendre, quant à eux, soulignent la valeur du nombre, des « forces qui lient les femmes de sa communauté » et des « intersections se créant naturellement entre leurs mots et ceux des autres. » Certains films résistent avec humour comme Lesbian Space Princess, l’animation d’une « quête galactique pour sauver son ex-petite amie chasseuse de primes des Maliens Blancs Hétéros ».
Après avoir eu massif un coup de cœur pour la comédie Veni, Vidi, Veci (Daniel Hoesl et Julia Niemann, 2024) l’année dernière, j’ai hâte de me faire encore une fois surprendre par ma watchlist.

Parmi ceux en compétitions :
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- Anna Kiri (Francis Bordeleau, 2025) : Fuyant la mort après un vol raté, une écrivaine irréfléchie et rêveuse abandonne sa délinquance pour poursuivre sa quête de reconnaissance. VENDREDI à 20H
- Ms. President (Marek Sulik, 2024): Suivie pendant cinq ans au cœur du pouvoir, la présidente slovaque Zuzana Čaputová se dévoile dans un portrait intime où se mêlent luttes politiques mondiales, défis personnels et combat pour une approche humaine dans un univers dominé par les hommes. SAMEDI à 13H
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Et parmi ceux hors compétitions :
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- Les bons débarras (Francis Mankiewicz, 1980) : Une femme est débordée d’avoir à faire face à sa fille émotionnellement instable, à son frère handicapé mental et à ses deux prétendants, tout en essayant simultanément de gérer sa petite entreprise de bois de chauffage. DIMANCHE à 13H
- Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (Ariane Louis-Seize, 2023) : Une jeune femme vampire est incapable de tuer pour répondre à son besoin de sang, mais pourrait avoir trouvé une solution chez un jeune homme avec des tendances suicidaires. JEUDI à 21H
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Si vous n’avez pas eu la chance de voir ce dernier film au cinéma à sa sortie, courez ! Personnellement, je saute sur l’occasion de le revoir sur grand écran. Aux côtés de cette œuvre et des autres, ne loupez pas les courts-métrages en plein air et tous les événements FCVQ programmés !
* toutes les citations ont été prises du site officiel du FCVQ : https://fcvq.ca/programmation



