Photo : Marie-Rose Dupuis

Un vendredi soir de poésie vivante

Vendredi dernier, la librairie Laliberté a offert une soirée où la poésie était à la place d’honneur dans une ambiance chaleureuse et intime. L’entreprise indépendante accueillait le lancement collectif de six recueils de poésie. Sous l’initiative de la poétesse Nora Atalla et, avec l’appui de l’équipe de la librairie, six voix uniques de la poésie contemporaine étaient rassemblées pour partager la scène. Iels étaient accompagné.es par Frédéric Dufour. À l’aide de sa guitare, il rendait vivant chaque vers prononcé, s’accordant parfaitement à l’univers de chacun des poèmes. Réunis en demi-cercle autour des artistes, les spectateur.ices ont profité d’un moment convivial, entourés de livres et accompagnés de café, de vin et de pâtisseries.

par Marie-Rose Dupuis, Journaliste collaboratrice

 

Six voix poétiques

Nora Atalla a présenté une poésie engagée, traitant de l’énorme sujet des souffrances et de la violence du monde. Elle joue de sa plume pour faire chanter une mélodie de mots qui donnent voix à des thèmes lourds avec justesse et beauté. Dans son recueil, Soleil Basalte, elle nous fait voir les injustices, mais également la dignité humaine. Si les mots peuvent changer le monde, Nora Atalla saura le faire avec beaucoup de style.

Claude Paradis a offert un hommage poignant à sa mère décédée dans son recueil : Écrire son nom dans la poussière. Son écriture fait revivre la mémoire de cette femme qui l’a forgé. Sa mère avait dû abandonner son nom pour celui de son mari lors de son mariage. Son fils a maintenant son nom dans la mémoire du temps en le posant sur papier.

Jean-Baptiste Leducq était la plus jeune voix du groupe. Il y a présenté Le chant de la cabane. L’anecdote derrière sa création est assez singulière : dans un moment de rage, il a donné un coup de pied à son réfrigérateur et s’est blessé. Contraint de rester chez lui avec le pied plâtré, il a donné naissance à son deuxième recueil. Dans sa poésie plusieurs mots semblent porter un sens multiple. Cela donne le sentiment que chaque vers ouvre un univers où l’interprétation est plus libre.

Avec Le fil perdu, Dominique Gaucher a présenté une écriture spontanée, un fil de pensées à suivre. Ses poèmes parlent d’une mère non-biologique et mettent en lumière, avec sensibilité, un sujet souvent difficile à aborder. 

Le poète Michel Pleau a fait ce dont nous rêvons tous. Il a passé deux mois sur sa galerie à ne rien faire. Il observait simplement le paysage s’offrant à lui. Le résultat : Montagne légère, un recueil de courts poèmes, se rapprochant des aikous. Transformant un instant banal en beauté poétique, ils nous apprennent l’art d’observer le monde qui nous entoure.

Enfin, Jean-Pierre Pelletier a présenté  Une poignée de vent. Poète expérimenté, il propose une œuvre lyrique et riche, interrogeant notre rapport au monde et appelant à une conscience éveillée. Sa poésie est le genre de texte au-dessus duquel on veut se pencher pour analyser la profondeur de la forme et réellement rentrer dans son univers.

La poésie tient sa valeur autant de sa forme que de son fond. Même en oubliant parfois le sens d’un texte, elle peut exceller dans un rôle simplement esthétique lorsqu’elle est bien maîtrisée. Transformer un instant, un sujet complexe ou une émotion brute en expérience poétique n’a rien de facile, et c’est précisément ce qu’ont accompli avec succès les six artistes présent.es lors de cette soirée de poésie vivante. La lecture de leur recueil est l’occasion parfaite de prendre le temps  de simplement observer la beauté des mots avec un bon café.

Les recueils:

  1. Soleil de basalte de Nora Atalla, éditions unicité
  2. Le chant de la cabane de Jean-Baptiste Leducq, AMV éditions
  3. Montagne légère de Michel Pleau, Les éditions David
  4. Une poignée de vent de Jean-Pierre Pelletier, Pierre Turcotte Éditions
  5. Le fil perdu de Dominique Gaucher, éditions du Wampum
  6. Écrire son nom dans la poussière de Claude Paradis, éditions mains libres

 

 

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