L’essai pluridisciplinaire « L’amour ou rien » a été présenté pour la première fois ce jeudi 6 novembre au Trident est programmé jusqu’au 29 novembre. Cette adaptation de l’œuvre de bell hooks se présente comme une quête d’environ deux heures pour retrouver le « véritable » amour sous un regard fémininiste.
par Lorenzo Scarcella, journaliste collaborateur
Voilà donc la toute première pièce de théâtre que j’ai eu l’occasion de voir du haut de mes 27 ans. Et je sais que je ne suis pas le seul dans cette situation : beaucoup n’ont jamais mis les pieds dans une salle de spectacle, faute de moyens, de peur de ne pas comprendre, de s’ennuyer ou que ce soit « trop abstrait pour soi ».
Lors de cette représentation, on trace un chemin pour retrouver l’amour, traversant des obstacles incarnés par les différents numéros proposés. Il y a du chant, de la danse, de l’humour, de l’excellente musique. On se rend compte, même novice, de la haute performance des artistes. Leur énergie, leur sincérité et leur complicité sur scène captivent immédiatement. Les transitions entre les moments comiques et les passages plus profonds se font naturellement, sans rupture.
Ce que j’ai trouvé remarquable, c’est la manière dont la pièce aborde les émotions amoureuses sans clichés. On y parle de passion, de rupture, de désir et de solitude, mais toujours avec un ton vrai, souvent drôle, parfois bouleversant. On se reconnaît un peu dans chaque personnage, dans chaque maladresse ou dans chaque espoir.
Visuellement, la mise en scène est superbe : les éclairages, les costumes et la musique créent une ambiance très immersive. Tout semble pensé pour faire ressentir plus que pour expliquer.
Je suis sorti du Trident avec le sourire et la tête pleine de réflexions. Cette expérience m’a réconcilié avec l’idée que le théâtre n’est pas réservé à une élite.


