C’est devant une salle comble que les sept danseurs, cinq musiciens et quatre chanteurs ont interprété le répertoire varié de la regrettée Lhasa de Sela dans le cadre de Danse Lhasa Danse, un spectacle hommage conçu par Pierre-Paul Savoie de PPS Danse.
Ariane Tapp
Accompagnés de cordes et de batterie discrètes mais sensibles dans le coin jardin, Alexandre Désilets, Geneviève Toupin, Karen Young et Alejandra Ribera se sont investis dans l’émotion des chansons de Lhasa. La danse a quant à elle évolué majoritairement du côté cour. Allant du flamenco au contemporain en passant par le gumboot et le butô, des chorégraphies évocatrices se sont succédé, portées par des danseurs accomplis. Tout ce beau monde n’a toutefois jamais été présenté, comme quoi c’est Lhasa de Sela que l’on venait voir et entendre.
À la musique et à la danse se sont ajoutés des enregistrements audio et des projections vidéo de Lhasa, justifiés et souvent émouvants. Des lanternes chinoises contribuaient à l’ambiance intime, voire sacrée, de la soirée.
La volonté de Pierre-Paul Savoie de fusionner danse et chant n’a pas souvent été respectée, malgré de nombreux efforts. Notons quand même les quelques mouvements d’Alexandre Désilets et d’Alejandra Ribera. Quelques beaux échanges entre les deux arts, donc, qu’on aurait cependant souhaités plus nombreux, peut-être plus audacieux.
Malgré tout, il s’agit là de légers regrets reliés à de hautes attentes. Les chorégraphies étaient superbes, les arrangements beaux, les voix puissantes (celle d’Alexandre Désilets sur De cara a la pared est inoubliable), les danseurs impressionnants. La finale a rappelé tous les chanteurs et danseurs, ces derniers entraînant les premiers hors de scène. Somme toute, un spectacle unique, senti et bien interprété.