Vous avez certainement déjà remarqué ce visage féminin, ô combien mystérieux et limite macabre, sur la fresque collective coin Cartier et René-Levesque. Elle, elle n’a pas de nom. Mais lui, c’est Avive.
Miléna Babin
Patrick Beaulieu, alias Avive (pas la peine de dépoussiérer votre accent anglophone, on dit Avive, comme dans Avive le feu, la chanson du mythique groupe Bérurier Noir), roule sa business et diffuse son art aux quatre coins de la Vieille Capitale. Fortement inspiré par les graffitis, Avive s’est lancé dans la sérigraphie il y a dix ans déjà. « J’ai évolué dans l’univers du snowboard », lance-t-il en guise d’introduction. À l’adolescence, il était commandité par Salomon, ce qui lui aurait permis de rentrer sa compagnie de chandails dans les magasins de skate et de snow. « À l’époque je ne vendais pas mes toiles et je ne les exposais nulle part, les chandails c’était un bon médium pour moi. »
Son art ne se limite pourtant pas à l’impression sur textile. Avive transforme aussi des skates en véritables oeuvres d’art, tellement qu’on hésite à leur infliger le moindre kickflip. Mais ce qui fait le plus jaser, ce sont les deux pochettes d’album qu’il a conçues sur demande pour Karim Ouellet, artistebien ancré dans le paysage musical québécois. À travers ces nombreux projets, il s’enferme dans son atelier à Limoilou pour créer des toiles sur lesquelles on reconnaîtra souvent le fameux visage féminin. « Il y en a qui disent que c’est ma blonde. J’avoue que je ne le sais pas trop » avoue-t-il, amusé. « Des fois je pars d’une photo, d’autres fois j’invente » précise-t-il. Une bonne partie de ses toiles sont actuellement exposées à la galerie d’art Morgan Bridge, 367 rue du Pont, pour une durée indéterminée.