Le gel des embauches dans la fonction publique n’aura pas de conséquences dramatiques sur le placement étudiant, estime Richard Buteau, directeur du Service de placement de l’Université Laval (SPLA). Celui-ci accueille toutefois la nouvelle avec prudence.
David Rémillard
Le gel des embauches décrété par le Conseil du Trésor la semaine dernière a quelque peu inquiété la communauté étudiante.
Et pour cause! Chaque année, près de 2500 étudiants s’inscrivent aux examens de la Fonction publique dans l’espoir de trouver un emploi permanent ou occasionnel. « C’est l’un des employeurs les plus prisés », affirme Richard Buteau.
Les examens de la Fonction publique ont généralement lieu à l’automne, bien que certains concours s’ouvrent à d’autres périodes de l’année.
Les étudiants qui réussissent les tests de l’État se retrouvent ensuite sur des listes et ont classés selon leur champ de compétences. Une sorte de banque de noms disponibles en cas d’ouverture de postes au gouvernement.
Selon M. Buteau, comme le gel n’est en vigueur que jusqu’à la fin de la présente année financière, soit le 31 mars 2013, les conséquences seront minimes. « Une fois les noms sur la liste, ils y sont pour un an. Ils sont toujours valides », explique-t-il. Si des postes devaient s’ouvrir au 1er avril, les banques de noms seront toujours valides. M. Buteau souligne également que la session d’hiver se termine à la fin avril pour la majorité des finissants. Ils auront donc un mois pour trouver preneur
au gouvernement.
Prudence
M. Buteau n’a pas de raison de croire, pour l’instant, que le gel sera reconduit. « Je suis confiant », assure-t-il.
Richard Buteau demeure toutefois prudent et attend avec grand intérêt les prochaines décisions du gouvernement. « Si c’était reconduit, là il pourrait y avoir
des conséquences. »
Le plus gros impact serait alors sur les possibilités pour les étudiants de se trouver un poste permanent, explique M. Buteau. L’embauche de surnuméraires ou l’octroi de contrats seraient selon lui davantage des solutions pour le gouvernement en cas de gel.
Bonnes relations
Dans les palmarès élaborés chaque année par l’Université Laval, le gouvernement du Québec figure toujours parmi les employeurs les plus convoités. Après tout, l’Université Laval, en étant dans la Capitale nationale, est une pépinière naturelle pour l’appareil gouvernemental, explique Richard Buteau.
Laval entretient d’ailleurs de bonnes relations avec la Fonction publique. Depuis l’automne, une représentante du gouvernement, Marianne Champagne-Paquet, œuvre quelques jours par semaine sur le campus en collaboration avec le SPLA. « Cela nous permet de mieux coordonner nos activités », explique Richard Buteau, qui assure avoir de très bonnes relations avec l’employeur.
Devant le gel des embauches, Mme Champagne-Paquet s’est d’ailleurs montrée rassurante à l’endroit du SPLA. « Si les étudiants vous questionnent sur la pertinence de s’inscrire à un concours dans la situation actuelle, je vous invite à les encourager à le faire », écrit-elle au SPLA dans un courriel.
Outre le gouvernement du Québec, les treize compagnies d’assurance installées à Québec et les emplois liés au domaine de la santé font partie des plus importants pourvoyeurs d’emplois pour les étudiants de
l’Université Laval.