Après les Fédérations étudiantes et les recteurs, la première ministre Pauline Marois et le ministre de l’Enseignement supérieur Pierre Duchesne ont rencontré l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) lundi après-midi.
Raphaël Létourneau
À la suite de la rencontre, Mme Marois s’est dite « contente des échanges » qui ont traité de «débats vifs». D’autre part, l’ASSÉ a affirmé qu’elle compte «défendre la gratuité scolaire » et « s’opposer à l’indexation des droits de scolarité » lors du Sommet sur l’Enseignement supérieur.
Un plan d’application de la gratuité scolaire doit d’ailleurs être discuté mardi à l’interne du côté de l’ASSÉ. Ce plan ne passerait pas par un gel des frais de scolarité «mais plutôt par une réduction progressive des frais de scolarité financée par des alternatives fiscales», affirme le porte-parole Jérémie Bédard-Wien.
Le PQ a de son côté adopté une proposition visant à « défendre le gel des droits de scolarité ou toute autre position permettant de diminuer l’endettement étudiant» lors de son conseil national ce week-end. L’objectif étant de faire un compromis avec son aile jeunesse qui appuyait le « gel complet » des droits de scolarités.
Cette décision donne une marge de manoeuvre au gouvernement dans l’interprétation de sa position. « Pour moi, indexation égale gel. Le gel, sans indexation, signifie qu’on réduit les frais de scolarité […] Si on regarde les frais afférents, qui augmentent bon an mal an, de façon assez significative, imaginons que de ce côté-là on agit, on peut voir l’indexation comme une forme de gel», a affirmé Mme Marois.
Opposition ferme
Cette déclaration a aussitôt été critiquée par la FEUQ qui accuse Pauline Marois de «jouer sur les mots». Pour obtenir le gel, la Fédération entend «continuer de rencontrer les différents acteurs pour mettre de la pression sur le PQ», affirme la présidente Martine Desjardins.
En congrès le week-end dernier, la FEUQ a réitéré sa position. Elle « demande que soit instauré le gel des frais de scolarité et s’oppose à l’indexation ». Une position également revendiquée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui défend « le gel dans une perspective de gratuité scolaire ».
L’ASSÉ demande que le débat se fasse pendant le sommet et non derrière les portes closes d’un congrès partisan. « Cela illustre un manque de sérieux et de respect envers les centaines de milliers de personnes qui se sont soulevées au printemps dernier pour demander une autre vision de l’éducation », a déclaré le porte-parole Jérémie Bédard-Wien.
Six associations étudiantes regroupant plus de 15 000 étudiants ont déjà voté un mandat de grève pour participer à la manifestation de l’ASSÉ prônant la gratuité scolaire le 26 février en marge du Sommet. 32 associations étudiantes doivent se prononcer prochainement. Deux associations comptant 8 200 membres ont adopté un mandat pour tenir une assemblée générale de grève générale illimitée si une hausse ou une indexation devait être la conclusion du sommet. La FEUQ a aussi manifesté la possibilité de militer contre le Parti Québécois si le gel est écarté.