Des athlètes à bout de souffle

Depuis quelques années, de nombreux travaux de recherche font état d’une forte prévalence de l’asthme chez les athlètes de haut niveau. En fait, ce serait la pratique de leur sport qui causerait cette maladie respiratoire. L’asthme à l’effort est toutefois différent de l’asthme standard. Plusieurs facteurs, tels l’air froid pour les patineurs, le chlore pour les nageurs et la pollution pour les cyclistes, expliqueraient l’apparition des symptômes de l’asthme chez l’élite sportive.

Mais pourquoi ces individus, censés détenir une santé de fer, souffrent-ils d’asthme? Plusieurs observations peuvent expliquer ce phénomène. Lors d’un exercice intense, les athlètes respirent rapidement. Ils peuvent inspirer jusqu’à 200 litres d’air par minute, comparativement à six litres par minute pour quelqu’un au repos. De plus, les sportifs respirent souvent par la bouche plutôt que par le nez et l’air inspiré est souvent sec et froid. Finalement, la déshydratation pourrait avoir un rôle dans le déclenchement des symptômes. En effet, elle cause un stress pour l’arbre respiratoire, qui provoque à son tour une inflammation et un resserrement des bronches. Tous ces facteurs expliquent, en partie, le développement de l’asthme chez les athlètes.

Quel environnement est le plus dommageable pour les fonctions respiratoires des athlètes? Quel sport est le plus susceptible de causer l’asthme? Le Dr Louis-Philippe Boulet et son équipe de recherche de l’hôpital Laval ont étudié, en 2000, 100 athlètes pratiquant des sports dans différents environnements tels l’air sec (marathoniens et cyclistes), l’air froid (skieurs de fond et patineurs de vitesse) et l’air humide (nageurs). L’étude a révélé que 75 % des nageurs montraient des problèmes bronchiques. Près de 10 % d’entre eux ont décroché un diagnostic d’asthme contre 30 % des sportifs en air froid et 20 % des sportifs en air sec. Conclusion: l’air froid cause l’asthme chez plusieurs athlètes, mais l’exercice dans un milieu humide comme la nage est plus dommageable pour les poumons, probablement à cause de l’irritation des voies respiratoires causée par le chlore.

En Amérique du Nord, la prévalence de l’asthme est d’environ 10 %. Ce pourcentage est multiplié par 3,5 chez les individus qui pratiquent des sports dits «de force et de vitesse» et par six chez les athlètes d’endurance.
 

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