Ce sont bien trois nouvelles expositions qui passent à travers l’Oeil de poisson depuis vendredi: Viser Goliath / Foreign Memories, Tour de force et Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Sylvain Fillos
La grande galerie accueille cette fois-ci l’artiste montréalais Luc Paradis, qui profite de ce grand espace pour nous proposer un plongeon dans son univers artistique à travers Viser Goliath / Foreign Memories, reprenant un certain nombre de ses œuvres. Du collage au dessin, en passant par la sculpture ou le jeu d’ombre, le visiteur est emporté entre l’abstrait et l’explicite au détour de formes évocatrices aux allants parfois phalliques et osés. Un peu de provocation, une dose de voyeurisme, mais surtout cette diversité entraînante bien desservie par la variété des supports utilisés, destinée (et c’est avoué) à en brouiller quelque peu l’origine. Luc Paradis s’amuse donc de vous pour votre plus grand plaisir! Une thérapie d’artiste?
La petite galerie, quant à elle, est actuellement le socle de créativité d’Olivier Morvan, qui y expose pour la première fois à Québec une nouvelle étape de son épisodique projet escapologique (l’art de se défaire d’entraves), intitulée Tour de force. L’artiste français persiste dans son exploration énigmatique
de la transition entre fiction et réel, à travers la structuration de l’espace et le symbolisme quotidien. Une petite surprise perdue entre prison oppressante et occupation rassurante, à découvrir de son âme et de ses yeux.
Enfin, l’entrée vidéo s’amuse avec deux artistes québécoises introduites par le collectif Stand de tir : Sarah L’Hérault et Audrey St-Laurent. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés refait la déco façon « collage petite fille des années 90 » avec l’amour
kitsch pour fil directeur, et un terrible désir d’utopie positive teintée de superstitions. À la fois visuelle et sonore, l’adolescence d’Internet devient un outil de ( re ) découverte ludique de nos premiers émois numériques par gifs animés et tests d’amour interactifs. Plus dada que gaga, une exposition béate fraîche d’amour et de bonté à en faire sourire votre cœur.
Trois univers uniques et déroutants, et autant de bonnes raisons de faire un tour du côté de la côte d’Abraham. C’est à l’Oeil de poisson, et c’est jusqu’au 17 mars.