Brutal, dur, agressif, l’électro-rock de We Are Wolves a secoué la scène du Cercle vendredi dernier, afin de souligner le lancement de son nouvel album La Mort Pop Club.
Camille Allard
Si la première partie de We Are Wolves, Uncle Bad Touch, s’est fait attendre sans offrir en retour une qualité compensatoire, les Loups ont quant à eux rendu, fidèles à eux-mêmes, une prestation intense. La foule, malgré le retard qu’accusait le groupe principal, a apprécié de la première à la dernière note la force vibrante des trois musiciens.
Vêtus de noir, leurs visages dissimulés sous des dentelles sombres et de curieux bandanas à motifs tribaux, les membres de We Are Wolves affichent leur couleur dès leur arrivée sur scène. Incarnation de la mort, les trois musiciens y sont allés d’un son agressif, plus « heavy », selon les deux Loups fondateurs, que celui de leurs albums précédents.
C’est dans une chaleur progressivement étouffante et devant une foule animée que s’est déroulé le concert. Sans débordement, la salle, comble, a « tripé » dans le respect du band et de son matériel. Si la qualité sonore laissait parfois à désirer, les micros étant trop forts ou trop faibles et les arrangements des instruments accusant un mauvais équilibre, ce deuxième spectacle présentant leur nouvel album n’a pas nui à We Are Wolves. Au contraire, le groupe, qui se préoccupait d’offrir un show de qualité, s’inquiétait des défauts techniques : « Julien, peux-tu me donner un peu moins de voix ? » de lancer Alexander Ortiz, chanteur, guitariste et fondateur du band. Leurs fans ont de toute évidence aimé ce souci du public. Le dynamisme et la chaleur du groupe ont très certainement alimenté la ferveur de celui-ci.
Soulignons que We Are Wolves, qui compte un nouveau batteur au style brutal qui se marie bien au son électro-rock du band, a prouvé qu’il conservait son étiquette de bête de scène. Bien qu’il ne se soit pas beaucoup adressé au public jusqu’à la fin de sa prestation, le talent et la prestance du groupe demeurent indiscutables.
Ce son dur et franc accompagne des textes que l’on attribuerait à des adolescents matures. Malgré son expérience, le band se permet d’apporter une ambiance jeune, mais rude, à son nouveau répertoire. C’est l’immature maturité qui distingue We Are Wolves.