Jeudi dernier avait lieu la deuxième représentation de Cinq filles avec la même robe au Théâtre de poche du Pavillon Maurice-Pollack de l’Université Laval. Écrite par Alan Ball et mise en scène par Julie Lespérance, la pièce promettait rires et extravagances à un public fébrile.
Julie Day-Lebel
Affirmer que les spectateurs ont été déçus serait exagéré. En fait, l’histoire paraissait amusante ( du moins sur le dépliant que l’on feuillette en attendant la première scène ). Cinq demoiselles d’honneur qui se confient lors de la réception d’un mariage, relatant souvenirs de jeunesse, aventures, erreurs du passé, et tout cela sans oublier le sujet principal : les hommes. Tout le monde rit, surtout au début – une blague n’attend pas l’autre, c’est même assez agréable. On est tout de suite charmé par la frivolité de l’esthétisme et des personnages.
Il y a complications quand l’histoire prend une tout autre direction pour parler directement de sujets lourds comme le viol ou la religion — ce qui, en soit, ne causerait pas problème. Pourtant, en parler au milieu de gros clichés ( rigolos cependant ) donne une recette étrange. On sent à ce moment une cassure, un effet de collage. La volonté de passer un message est comme forcée. Sans compter la fin qui tombe un peu à pic avec l’éclosion d’un amour peu crédible.
Les comédiens ont cependant merveilleusement bien rendu un texte qui n’a pas été, donc, suffisamment peaufiné. Coup de cœur pour Susie Dufour, naturelle et attachante dans le rôle de Patricia.
Ajoutons également que la mise en scène était intéressante, mais comportait quelques failles. Si la présence d’une fenêtre est évoquée dans le dépliant, elle ne l’est aucunement dans la pièce : on ne sait pas où entrent les acteurs, ni d’où ils sortent, où ils regardent ou de quels lieux ils parlent. Mais ce ne sont pas des failles dérangeantes, seulement agaçantes.
En général, bon divertissement et rires assurés, mais on note un léger manque de soucis
du détail.