En attendant le retour de Malajube, le batteur de cette formation montréalaise, Francis Mineau, nous offrira dès le 14 mai son projet solo Oothèque, sous l’étiquette Bonsound.
Dès la première pièce, Portrait d’une panthère, Oothèque rappelle la chanson française, et le timbre de voix de Mineau, celui de Dumas. Toutefois, c’est l’influence du dernier album de Malajube, La Caverne, qu’on ressent le plus au fil des pièces. Un peu comme une suite logique, Mineau amène le son pop de son groupe à un tout autre niveau où l’influence 80’ s et le synthétiseur deviennent planants et créent une ambiance festive instantanée. Ayant enregistré l’album lui-même, le musicien offre un projet d’une belle authenticité et d’une solidité surprenante. Celui qui désirait marier la musique « naturelle » et « synthétique » y arrive à merveille avec certaines chansons plus rock, comme Secrétaire, qui s’infiltre dans l’album avec ses guitares plus lourdes et ses accents de piano un peu dramatiques. Ce qui continue avec Spiegelbild, où l’on s’est bien amusé avec le synthétiseur.
La plume de l’auteur-compositeur-interprète semble également influencée par le groupe Malajube. Les textes n’ont pas beaucoup de sens, mais, contrairement à ceux de Malajube, ont un côté beaucoup plus naïf et léger, ce qui ajoute beaucoup de couleurs à cet univers musical. Ils laissent également toute la place aux mélodies et à l’interprétation.
Ce qu’on pourra peut-être reprocher à l’album, c’est d’être un peu trop uniforme. En effet, les onze pièces répètent un peu les mêmes sonorités et auraient brillé davantage si elles nous avaient surpris de temps à autre.
Oothèque demeure toutefois un projet léger et joyeux qui arrive juste à temps pour l’été. Puis, bien que ce premier album solo de Francis Mineau ne réinvente pas le genre, il charmera certainement par sa réalisation accomplie et sans aucune prétention.
3.5/5
Marie-Claude Savoie