Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, explique cette hausse par l’augmentation continuelle des coûts des services offerts aux étudiants. «Les salaires comptent pour 75 à 80% des coûts», évalue-t-il, en mentionnant les augmentations et les promotions offertes aux employés. Ainsi, le montant de 23$ n’est pas affecté à des projets particuliers, mais plutôt à la pérennité des activités de
l’Université.
De plus, bien que le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) ait permis à l’administration universitaire d’augmenter les FIO de 25$, même sans l’aval de la CADEUL, M. Bauce affirme que cette éventualité n’était pas considérée par son organisation : «Il n’était pas question pour nous de dépasser [25$]».
D’un autre côté, une augmentation des revenus n’est pas la seule caractéristique de ce budget, qui compte aussi une consigne de restriction budgétaire pour plusieurs services et facultés. Ceux-ci se verront demander une contraction de 1% de leur coûts d’opération, une mesure qui n’est cependant pas appliquée aux facultés jugées rentables (en fonction de leurs coûts et de leurs revenus), ni aux facultés qui sont déjà sous la tutelle d’un plan de redressement, comme la Faculté de foresterie, géomatique et géographie et la Faculté de sciences
et génie .
Dialogues tendus
Même si, légalement parlant, l’administration n’était pas tenue de négocier la hausse éventuelle avec l’association représentant les étudiants, des échanges ont tout de même eu lieu, donnant l’occasion à la CADEUL de défendre son mandat de refuser tout augmentation des frais. «C’est assez confus au niveau des chiffres. On parle de
5% d’augmentation des frais, alors que parfois on parle de 7 à 8%, et qu’on veut augmenter de
1%», analyse Barbara Poirier, présidente de la CADEUL.
«On a regardé ça d’un oeil assez critique», ajoute Mlle Poirier, en faisant savoir que la Confédération, de son côté, examine les termes d’une entente signée avec l’Université et promettant un allègement des frais de scolarité dans l’éventualité d’un réinvestissement gouvernemental dans le domaine universitaire — ce qui fut le cas lors de la dernière année. Pour Mlle Poirier, il est donc incohérent que l’Université demande une hausse alors que les termes de l’entente suggèrent plutôt
une baisse.
Projets annoncés
Au vice-rectorat exécutif, les projets d’investissement ne manquent pas. Ainsi, une quarantaine de millions de dollars seront affectés aux travaux de remise aux normes des pavillons Vachon, De Koninck et Bonenfant, des coûts déjà calculés dans les frais d’infrastructures.
À plus long terme, bien que le dossier du Super PEPS soit entre les mains du gouvernement provincial, qui évaluera la possibilité de faire appel à un partenariat public-privé, l’UL se montre réticente à ce genre de fonctionnement. «On est très sensible à notre communauté», conclut M. Bauce.