’initiative provient de Luc Lefebvre, étudiant en communication publique. À l’origine, la page avait été créée pour exiger une révision des notes du premier de trois examens du cours Métiers de la communication, demande motivée par une moyenne de 57 % et des corrections qualifiées d’inégales par plusieurs étudiants. «La moyenne du groupe ne passait pas, les gens avaient des notes minables. Ils comparaient leurs corrections entre eux et, pour une même réponse, n’arrivaient pas aux mêmes résultats», avance le créateur de la page Facebook, joint par téléphone plus tôt cette semaine.
Mais voilà que les notes du deuxième examen du même cours, remises mardi dernier, sont encore plus faibles que celles du premier, la moyenne n’atteignant pas les 50 %. «À cause de la grève des professeurs, on a eu à peine deux cours pour apprendre la matière du deuxième examen, avance M. Lefebvre. Et encore une fois, la correction s’est effectuée avec des notes sur le côté de la page, mais aucun autre commentaire de la part des correctrices.» Pour aider les étudiants, nombreux à être déjà en situation d’échec pour ce cours, Luc Lefebvre a donc mis sur pied cette page Web sur laquelle on peut trouver divers moyens de pression pour faire bouger la situation.
Rien pour impressionner Jean-Claude Picard, le professeur qui assurait la première partie du cours et qui a préparé, par le fait même, le premier examen. «Si les étudiants veulent une révision de notes, qu’ils prennent la peine de faire une vraie demande de révision. C’est facile de faire les gros bras sur Facebook plutôt qu’une demande de révision par écrit», a-t-il lancé en entrevue téléphonique, en ajoutant qu’à peine 15 demandes officielles ont été faites à ce jour.
En ce qui a trait à la correction qualifiée de primaire par les étudiants, M. Picard ne semble rien avoir à reprocher aux deux correctrices de l’examen, étudiantes à la maîtrise en communication publique, ni à la façon dont la correction s’est effectuée. «Les correctrices se basent sur un corrigé que j’ai fait et qui laisse peu de place à l’interprétation», explique-t-il, en ajoutant qu’il ne compte pas revoir lui-même les corrections. «C’est le travail des correctrices. Ce n’est pas mon rôle de corriger les examens, maintient M. Picard. Si j’en regarde une, je devrai regarder toutes les autres.»
Démotivation des étudiants?
Informé de la situation par l’Association des étudiants en communication publique de l’Université Laval (AECPUL) lors de la sortie des résultats du premier examen, Guy Paquette, directeur du département, refuse aussi de jeter le blâme sur les correctrices. Il a recorrigé lui-même trois copies d’étudiants plaignants grâce à la grille de correction fournie, qu’il a qualifié de «très claire», sans y trouver d’erreur. «Ce n’est pas la correction le problème», affirme-t-il. Qu’est-ce qui explique alors une moyenne aussi faible pour un même examen donné depuis plusieurs années? «Il est possible que ce soit la cohorte de cette année qui soit plus faible ou alors moins motivée, propose M. Paquette. La grève des professeurs peut aussi jouer dans ces résultats.»
Guy Paquette est actuellement en train de comparer les résultats de cette cohorte avec ceux d’autres cours. Advenant le cas où les étudiants obtiennent de bonnes notes contrairement au cours visé, il serait alors envisageable de modifier la pondération des examens et de garder les deux meilleures notes sur les trois. «Le dernier examen [qui porte sur la publicité] est habituellement le plus fort des trois. Nous pourrions considérer deux examens seulement, les plus forts, et les pondérer sur 50% chacun», conclut-il.
En attendant le verdict final de la direction, la demande de révision de note semblerait être la seule chose à faire pour le moment, aux dires de Stéphanie Desroches, vice-présidente à la pédagogie de l’AECPUL.