Malgré la volonté des pays exportateurs de pétrole de contrôler les prix de l’or noir, les cours de la précieuse ressource restent bas. Plusieurs nations se retrouvent maintenant dans une situation difficile. N’ayant pas profité de la manne pour diversifier leurs économies, ces pays aux administrations irresponsables exposent leurs populations à la ruine.
Les nombreuses réunions de l’OPEP n’auront pas eu les effets escomptés. La production de pétrole reste stable malgré l’Arabie Saoudite qui abaisse sa production. Même si elle soutient symboliquement l’organisation des pays exportateurs de
pétrole, la Russie continue d’augmenter ses exportations. En 2008, la Fédération russe a même surpassé la monarchie pétrolière comme premier exportateur mondial. L’Irak, qui commence à retrouver la stabilité politique, assure une production plus importante, comblant ainsi la différence avec les pays qui ont limité leur production.
Les faibles prix du pétrole ont des répercussions importantes sur certains pays mal préparés à une diminution de l’afflux de pétrodollars. L’Iran, malgré la récente affirmation de son président voulant que le pays soit devenu une superpuissance, s’engouffre dans la pauvreté. L’inflation avoisine 30 %, et le prix des aliments a augmenté de 40 % en 2008. Son taux de chômage non officiel frôle 20 %. Le fond de réserve constitué à l’aide de la rente pétrolière est maintenant vide, après quatre années d’une administration complètement irresponsable de la part de Mahmoud Ahmadinejad. Paradoxalement, c’est pendant sa présidence que le baril de pétrole a atteint des sommets historiques, dépassant 150 $. L’argent a été dilapidé dans des programmes subversifs comme la subvention des pleins d’essence, l’achat de matériel militaire à l’étranger et des programmes de recherche voués à l’échec. Environ 50 % des revenus de l’État iranien proviennent de l’or noir. Une baisse importante de la valeur du baril de pétrole élimine toute chance de redressement économique. Le constat est d’autant plus déplorable, étant donné que 85 % de l’activité économique provient de sociétés publiques qui dépendent du financement gouvernemental.
L’échec est tout aussi cuisant au Venezuela. L’administration du président Hugo Chavez devient de plus en plus inquiétante. Après la nationalisation forcée de plusieurs secteurs névralgiques, dont les communications et les ressources naturelles, le président vient de gagner son référendum qui lui permettra de rester accroché au pouvoir. Cet événement survient alors que des jours sombres s’annoncent pour l’économie vénézuélienne. La manne pétrolière a joué un rôle majeur dans la politique sociale d’Hugo Chavez, qui a multiplié les programmes sociaux en matière de santé et d’éducation. Par contre, maintenant que ses revenus sont amputés sérieusement, le financement de ces programmes est incertain. Ne pas avoir utilisé les revenus pétroliers pour diversifier l’économie est une erreur que l’opposition reproche fortement au président Chavez. Sa gestion des finances, misant sur l’assistance sociale à des classes précises d’individus, est une forme de clientélisme qui empêche l’ensemble de la société de profiter de la richesse.
D’autres pays, comme la Libye, vivent des temps difficiles avec l’effondrement des cours du pétrole. Le chef de l’État libyen, Mouammar Kadhafi, a même encore une fois agité le spectre de la nationalisation de l’extraction du pétrole. Cette mesure risque de décourager encore une fois les investissements étrangers nécessaires au développement à long terme de la Libye. Une culture de l’investissement instantané ruine les pays exportateurs. Trop souvent, l’idéologie étatique inspire une gestion débridée des revenus considérables que représente le pétrole.