La mise en chantier de ce projet reste cependant conditionnelle à la participation de la Ville de Québec, par le programme AccèsLogis Québec de la Société d’habitation du Québec. Ce programme, qui encourage le regroupement des ressources publiques, communautaires et privées, a été créé dans le but de favoriser la réalisation de logements sociaux et communautaires. Les villes de Montréal et Québec ont signé une entente avec le gouvernement, qui leur permet de gérer le programme sur leur territoire.
Aux dires d’Yves Kogovsek, directeur général de Zone, le maire de Québec, Régis Labeaume, se serait déjà montré en accord avec le projet. D’ici deux à quatre semaines, M.Kogovsek espère que les gestionnaires de la Ville donneront leur aval au projet. L’aide financière du programme AccèsLogis est nécessaire afin que la future coopérative d’habitations voie le jour. «Nous sommes en train de voir avec la Ville de Québec les programmes pour bâtir une résidence qui commencerait à
24 unités. Mais on aurait des projets pour 120 unités au centre-ville, fait valoir M.Kogovsek. La Coop diversifie ses activités. La librairie en tant que tel est un secteur où les marges bénéficiaires sont faibles. Nous nous sommes posé la question à savoir quoi faire si un de ces secteurs tombe pour qu’un autre puisse le supporter. On s’est dit que les résidences étaient un besoin pour nos membres et bon an, mal an, on est arrivés à ça.»
Un projet similaire avait été présenté à l’administration de l’Université Laval. Cependant, plusieurs règles empêchent l’Université de céder des terrains à des promoteurs privés. À cet effet, le directeur général de Zone insiste pour dire que la coopérative tenait à être propriétaire des lieux. Ainsi, une entente avec GM Développement, qui construit actuellement l’édifice qui abritera la nouvelle succursale de Zone sur le boulevard Charest (voir autre texte) permettra à Zone, sous certaines conditions, de mettre la main sur les terrains nécessaires.
Difficile de prioriser les étudiants
La coopérative d’habitation, qui offrirait des appartements à prix moindres que ceux en vigueur sur le marché, ne peut cependant être réservée pour les étudiants, les règles en matière d’habitation du genre ne permettant pas de favoriser un groupe par rapport à un autre. Malgré tout, M. Kogovsek croit que les étudiants occuperont la majorité des espaces disponibles. «On pense que ce seront les étudiants qui vont être les premiers à se manifester. Si le trois quart des locataires n’est pas étudiant, nous passons à côté du projet. Nous le faisons pour les étudiants. Si nous passons à côté de cet objectif, nous sommes aussi bien de ne pas le faire», tranche-t-il.
Dans les faits, les 24 unités seront composées de trois chambres en plus des aires communes. Autrement dit, une famille pourra louer l’entièreté du logement, ou trois étudiants se le partageront. Le directeur général de Zone espère y créer un modèle de vie associative.
Le modèle de Sherbrooke
Ailleurs au Québec, les étudiants de l’Université de Sherbrooke peuvent depuis 2006, profiter de ce type d’habitation. L’Estudiantine, née d’un partenariat entre la Ville de Sherbrooke, l’Université de Sherbrooke et les associations étudiantes, offre près d’une quarantaine de logements associatifs à ses étudiants. Le projet avait été piloté par la Fédération Coop-Habitat Estrie.