Photo : Alice Beaubien

Augmentation du budget en éducation : un pas dans la bonne direction

Mardi dernier, le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, a présenté le Plan économique du Québec 2018-2019. À quelques mois des élections, ce budget a octroyé des augmentations substantielles dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’éducation; un bond de plus de 5% par rapport à l’année précédente. Les universités et les associations étudiantes, notamment, ont salué ce réinvestissement, mais sont d’avis qu’il y a encore du rattrapage à faire pour combler les coupes des dernières années.

Le bureau de coopération interuniversitaire (BCI), qui regroupe plusieurs établissements d’enseignement supérieur, dont l’Université Laval, s’est réjoui de la croissance des crédits accordés aux universités. De ce fait, l’Université Laval a souligné, par voie de communiqué, l’augmentation de 173 millions de dollars, « qui servira à la modernisation du financement des universités, au financement de l’augmentation des coûts de fonctionnement et des coûts associés à la croissance de l’effectif étudiant ».

Un autre aspect important a été inclus dans le Plan économique de l’année à venir : les étudiants en enseignement obtiendront une compensation financière dans le cadre de leur quatrième et dernier stage. Une enveloppe de 15 millions de dollars a été accordée, mais « on ne connaît pas encore les modalités détaillées », a déclaré Antoine Côté, porte-parole de la Campagne de Revendications et d’Actions interuniversitaires des étudiants-es en Éducation en Stage (CRAIES). Il a également souligné que Québec devenait, du même coup, la première province canadienne à offrir une rétribution financière aux stagiaires en enseignement. À l’Union étudiante du Québec (UEQ), cette mesure n’a que du positif, « puisque ça fait 10 ans qu’on travaille sur ça », a expliqué le président, Simon Telles.

La bataille pour ce champ d’études étant gagnée, se pourrait-il que d’autres emboîtent le pas? « Il y a eu l’internat en psychologie l’an dernier, mais on espère être le fer de lance », a affirmé M. Côté. Selon lui, les stagiaires gagneraient à s’organiser afin d’obtenir de meilleures conditions de stage.

C’est bien, mais…

Le Plan économique du Québec prévoit également 168 millions de dollars pour la réalisation d’un Plan d’action numérique en éducation dès septembre 2018. De plus, le gouvernement prévoit 3100 embauches au primaire et au secondaire. Malgré toutes ces mesures, les différentes associations étudiantes estiment que ces sommes ne comblent pas les coupures des dernières années. « Selon nos chiffres, on a coupé 850 millions depuis 2012. Le financement par étudiant a diminué, passant de 14 000$ à 11 000$ », a ajouté Simon Telles, le président de l’UEQ.

La Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) estime elle aussi qu’il y a un manque à gagner pour compenser les coupures. « Nous n’avons pas d’études précises sur le rattrapage à faire, mais on a estimé rapidement que si cette augmentation était gardée dans les prochaines années, ça pourrait combler le manque à gagner », a affirmé Mathieu Montégiani, nouveau président de la CADEUL.

À l’approche de la campagne électorale provinciale, l’Union étudiante du Québec veut s’assurer « que l’éducation soit la priorité du prochain gouvernement ». « On veut plus, on va demander plus. Il faut faire rayonner l’enseignement supérieur. Plus de bourses, plus de cours, plus de services aux étudiants, bref plus de tout », a clamé le président Simon Telles.

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