À partir de ce soir et jusqu’à ce samedi 13 mai inclusivement, la troupe de théâtre Les Treize présentera la pièce On a volé la lune de Jean-Paul Alègre au Théâtre de poche de l’Université Laval. Pour l’occasion, j’ai pu m’entretenir avec Félix Étienne, comédien et membre de la troupe, à peine quelques heures avant leur première représentation.
Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), cheffe de pupitre aux arts
Texte : Jean-Paul Alègre | Direction artistique : Anthony Bérubé | Distribution : Félix Étienne, Sophie Levac, Saskia Lavoie, Nellane Moreau, Laure Marianna, Olivier Fuglie, Flavie Fleury, Anne-Marie Lacombe, Ève Fortier, Coralie Larose-Jemus, Hajar El Moqaddem, Eva Boudaud
Impact Campus : Vous avez votre générale aujourd’hui et votre première représentation est ce soir. Comment te sens-tu à l’approche de cette première prestation ? Comment tu l’envisages ?
Félix Étienne : C’est certain qu’on a hâte de commencer, ça fait plusieurs moins qu’on pratique. On a fait les auditions en novembre et à partir de janvier on avait des pratiques à toutes les semaines. Le rythme des répétitions s’est beaucoup intensifié dans les dernières semaines, et c’est sûr que ça créer une petite tension qui monte à chaque fois.
I. C. : Comment en êtes-vous venu.es à vous arrêter sur cette pièce en particulier ? Pourquoi celle-ci ? Comment le processus décisionnel se déroule-t-il quand vient le temps de choisir une pièce à jouer ?
F. E. : En fait, le but de la troupe est de réunir des aspirant.es comédien.nes et metteur.euses en scène. Quelqu’un peut se présenter et dire « moi j’aimerais monter cette pièce-là », ou mentionner qu’iel voudrait jouer dans une pièce. Nous on a eu une réunion au début du mois septembre l’année dernière, et deux pièces étaient proposées. Notre metteur en scène d’ailleurs a proposé sa pièce. Après, le but de la troupe Les Treize c’est d’offrir un support logistique à celleux qui font de la mise en scène pour les mettre en contact avec des personnes qui seraient intéressées à jouer dans la pièce. Par exemple, iels ont fait une annonce en disant que cette session, il y a Fendre les lacs de Steve Gagnon et On a volé la lune de Jean-Paul Alègre qui seront jouées, iels font un résumé puis mettent en contact les personnes qui ont un intérêt à participer à de telles pièces. On a volé la lune, c’est notre metteur en scène qui l’avait montée au cégep à titre de comédien, cependant, avec la pandémie, iels n’ont jamais pu la jouer. Il a donc décidé de la proposer à titre de metteur en scène cette fois.
I. C. : C’est une pièce considérée comme étant absurde quoique poétique. Comment s’est passée la première lecture ? Comment ça été, au départ, de rentrer dans la pièce ? Est-ce que ça été un coup de cœur immédiat, est-ce que la pièce semblait plutôt résister ? Comment, finalement, vous l’êtes-vous appropriée (sans divulgâcher, évidemment) ?
F. E. : Disons que c’est une pièce assez spéciale, et parfois on ne comprend pas toujours tout ce qui s’y passe. Personnellement, ça m’a pris un certain temps avant de m’imbiber complètement de l’intrigue. S’approprier les personnages, s’approprier le récit ça prend toujours du temps. Mais une fois qu’on fait un enchaînement complet des scènes du début à la fin, on arrive à mieux voir l’intrigue en fait. C’est un toujours comme ça les pièces de théâtre. Quand tu pratiques scène par scène, tu as beau la lire chez toi seul, c’est vraiment différent comparé à quand on fait les scènes les unes après les autres, back à back. C’est toujours avec la pratique qu’on en vient à s’imprégner du récit. On a commencé par des lectures du texte dans les premières semaines, et l’entrée dans la salle du Théâtre de poche remonte uniquement à la semaine dernière. Ça s’est vraiment fait plus tard, et par rapport au local de pratique, ça change vraiment le contexte. Les costumes, aussi, c’est une étape d’immersion supplémentaire dans notre manière d’approcher les personnages.
Par rapport à notre propre appropriation de l’oeuvre, c’est aussi particulier. Dans le texte, par exemple, il y a des didascalies et des éléments qui peuvent être très spécifiques, notamment en lien avec des déplacements, des scènes avec des petites chorégraphies ou même de la musique. On a réalisé en pratiquant que ça ne fonctionnait pas nécessairement avec comment on le faisait. On l’a vraiment adaptée à notre façon.
I. C. : C’est une pièce qui comporte en plus 28 personnages, ce qui n’est pas rien. En termes de préparation et sur le plan logistique, qu’est-ce que ça vous a demandé côté distribution ?
F. E. : Certains personnages de la pièce ont seulement quelques répliques au total, et on ne les revoit plus après. La logistique, c’est de trouver des personnages qui ne vont jamais être en même temps dans la même scène et de trouver des rôles qui seraient compaptibles. Par exemple, si quelqu’un, joue un personnage on essaie qu’iel en joue un autre et que ses personnages ne soient jamais ensemble. On arrive à la faire. On s’assure aussi d’avoir des transitions entre les scènes qui sont assez longues pour permettrent aux comédien.nes de se changer le cas échéant. Ça s’est assez bien passé malgré tout. On est environ une douzaine de comédien.nes et on a réussi à combler tous les rôles qu’il y avait dans la pièce.
I. C. : Peux-tu nous parler un peu de ton rôle ? As-tu l’impression qu’il te rejoint un peu ? Qu’est-ce que tu préfères chez lui ? Si tu joues plus d’un rôle, comment tu trouves ça ?
F. E. : Mon rôle principal, c’est le Grand Aiguilleur. On peut dire que c’est un peu le trou de cul dans la pièce. C’est un des personnages qui est le bad guy de la pièce, donc ce n’est vraiment pas un rôle que je joue souvent. C’est justement pour ça que je l’ai choisi, parce que je voulais expérimenter autre chose. Malgré tout, quand on joue ce type de personnage, on se sent un peu bizzare après, mais c’est un beau défi que j’apprécie beaucoup. J’ai d’autres rôles, mais ils sont vraiment moins présents. Ce sont plus des personnages de second ordre.
I. C. : Justement, est-ce que c’est toi qui a choisi ce rôle ? Comment ça s’est passé ?
F. E. : Pendant les auditions, on se faisait proposer plusieurs textes à lire, et ça dépendait en effet du personnage qu’on voulait interpréter. On auditonnait pour un rôle spécifique, même si on pouvait tester d’autres personnages aussi. Au final, on lisait le rôle qui nous intéressait le plus.
I. C. : Qu’est-ce qui t’as mené vers Les Treize justement ? Est-ce que c’était la première fois que tu t’impliquais avec la troupe ?
F. E. : Ça fait longtemps que je fais du théâtre, mais pendant la pandémie il y a eu un temps où ce n’était plus vraiment possible. Cette année, comme il y avait le retour des auditions publiques, je me suis dit que j’aimerais vraiment recommencer, tout simplement.
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