Le covoiturage urbain n’a cessé de progresser ces dernières années. Avec une hausse d’achalandage aux proportions démesurées, on compte à l’heure actuelle 30 000 places proposées chaque semaine sur différentes plateformes. C’est dans ce contexte que sept étudiants de l’Université Laval ont récemment lancé l’application Caribook, une plateforme mobile et web destinée au covoiturage de longue distance.
Les jeunes développeurs du projet espèrent ainsi procurer « un outil plus simple et accessible » aux utilisateurs de plus en plus nombreux depuis quelques années.
À l’origine, l’idée est née d’un événement Startups en 2016 et a trouvé sa raison d’être, lentement mais sûrement. L’application mobile a été officiellement lancée le 30 août dernier avec pour objectif de rendre l’activité plus conviviale et user-friendly.
Les jeunes entrepreneurs prévoient attirer 5000 utilisateurs dès la première année d’exploitation et espèrent voir ce nombre grimper à 50 000 au cours de la troisième année. Comme la province compte déjà sur un important bassin de covoitureurs dépassant le demi-million d’usagers à l’heure actuelle, ces chiffres semblent bien à la portée de l’application unique en son genre.
Caribook mise déjà sur une interface très facile à utiliser, mais surtout la plus abordable en opération au Québec. Elle se veut donc une alternative aux plateformes déjà existantes qui peine à satisfaire les exigences des usagers.
Créer son propre service
Sébastien Cliche-Roy est l’un des sept associés de Caribook. Il explique que c’est principalement ses insatisfactions personnelles en tant que covoitureur qui a motivé son groupe à vouloir améliorer l’offre dans la province.
« On était toujours insatisfait des plateformes du marché actuel, et en parlant avec notre entourage, on s’est rendu compte que c’était un sentiment partagé par un très grand bassin de gens, affirme-t-il. On préfère utiliser les groupes Facebook pour covoiturer, c’est vraiment de plus en plus populaire. Et le problème avec cela, c’est qu’il n’y a aucun encadrement. »
« La communication est difficile, tu dois attendre des heures pour que la personne réponde par moments et surtout, tu tombes sur des gens très peu ponctuels, ajoute-t-il. Plusieurs se désistent à la dernière minute, et il n’y a aucun recours contre eux. »
En plus d’offrir une interface efficace, l’application s’est également donnée la mission d’informer les gens sur l’importance que le covoiturage peut jouer face aux questions environnementales. L’utilisateur moyen peut donc consulter la quantité de Co2 épargnée grâce à la plateforme et ainsi réaliser l’impact réel de son choix. Pour chaque quinze covoiturages organisés par la plateforme, Caribook sauve une tonne entière d’émissions de gaz à effet de serre.
Des défis imposants
Sauf qu’un tel projet ne s’est pas réalisé sans embûches. Le développement sur des plateformes mobiles demande un investissement important, une somme dont ne peuvent s’acquitter des personnes encore aux études.
« À la base, notre entreprise est un projet à grand déploiement qui vise toute la province et une masse comptant déjà à l’heure actuelle 600 000 covoitureurs. Lorsqu’on a fait évaluer le coût de développement de l’application en juillet 2016, on parlait de plus de 300 000$. Étant trois étudiants, c’était donc impossible pour nous. Le premier défi a donc été de trouvé des développeurs aussi motivés que nous d’y investir de leur temps. » -Sébastien Cliche-Roy
Outre le manque de capital financier qui s’est fait sentir tout au long du développement, le co-fondateur et vice-président au développement des affaires explique également les difficultés au niveau exécutif qu’ont dû surmonter les créateurs du projet.
En bref
Caribook est constitué de sept associés et de plusieurs collaborateurs, totalisant une douzaine d’étudiants impliqués sur divers aspects du projet. « On est très fiers de pouvoir affirmer que tout le produit est fait à 100% d’une main étudiante. Chaque parcelle de l’entreprise est le travail d’un étudiant. Du design de l’interface graphique aux relations de presses, des stratégies de commercialisations à la maintenance des livres comptables, tout est 100% étudiant! », conclut Sébastien.
Une initiative très intéressante qui pourrait inspirer d’autres futurs étudiants à s’investir dans un tel projet d’envergure. On parlerait donc de non seulement révolutionner le covoiturage au Québec, mais également de donner une réelle chance à des étudiants de faire le saut dans le monde des affaires.