Jeudi matin se déroulait le lancement officiel de la construction du projet immobilier de l’Université, estimé à plus de 60 millions de dollars. La rectrice de l’université, Sophie d’Amours, et la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Martine Biron, étaient sur place.
Par Marie Tremblay, cheffe de pupitre actualités
Un projet «désiré»
Depuis la dernière construction de résidences universitaires en 1970, la population étudiante lavalloise a triplé. Auparavant, les résidences permettaient de loger 15% de la population étudiante. Aujourd’hui ce pourcentage environne les 5%.
C’est donc très fièrement que Sophie d’Amours est venue présenter ce projet qu’elle considère comme un nouveau chapitre. L’immeuble comprendra 180 unités, dont quinze 3½ et quinze 4½.
« En augmentant le nombre de résidentes et résidents sur le campus, on veut vraiment contribuer à un milieu plus vibrant, plus accueillant, plus vivant. », précise la rectrice lors de son allocution.
Cette nouvelle construction devrait aussi « se distinguer par une performance énergétique 36% supérieure à la norme gouvernementale » pour rejoindre les valeurs de développement durable suivies par l’établissement.
Le partenariat entre la CADEUL et l’université rend également ce projet unique. Le premier étage de cette nouvelle construction sera occupé par le Centre de la vie étudiante, un projet financé par la CADEUL grâce aux contributions étudiantes. Depuis 2017, l’association de premier cycle et l’Université collaborent vers l’aboutissement de cet espace de vie qui a « pour objectif de favoriser le développement des projets étudiants, de promouvoir l’engagement social, de soutenir le règlement de la culture et d’encourager l’innovation interdisciplinaire. »

Abordable : le mot tabou
Plus tôt cette semaine, Radio-Canada divulguait les prix estimés des loyers de ces nouveaux logements. Pour un studio il faudrait débourser 1000$ et 1700$ pour un 4 ½, de quoi faire monter la grogne au sein du milieu communautaire. La CADEUL s’est également placée en désaccord de ces prix.
« Nous considérons que ces montants sont hors de la portée de la majorité des étudiant.es.», lance Éléonore Ferland, vice-présidente aux finances et au développement de la CADEUL, lors de son discours.
L’Université dit ne pas être en mesure de pouvoir baisser les loyers, car les fonds de fonctionnement de l’université ne sont pas faits pour couvrir ce genre de dépenses. Elle ajoute que, sans la subvention gouvernementale de 14,7 millions, le projet n’aurait jamais vu le jour.
L’autonomie financière du projet est donc assurée par les loyers et les subventions gouvernementales. Ces dernières atteindront plus d’un milliard de dollars cette année à l’échelle de la province. « Il y a un effort réel pour essayer de faire mieux et de se rattraper», affirme Mme Biron.
La rectrice se veut rassurante : ces montants ne sont pas fixes et ont été déterminés dans le but d’étudier la faisabilité du projet. Toutefois, rien n’indique que ces prix ne seront pas amenés à monter – plutôt qu’à descendre – d’ici la fin de la construction du pavillon.
Tout au long de la conférence de presse, la rectrice a préféré utiliser le terme « avantageux », plutôt qu’« abordable ». Selon elle, il est important de « bien comprendre la valeur des éléments qui sont inclus », c’est-à-dire les meubles, l’électricité, l’eau chaude et la connexion internet.
Elle ajoute également que la flexibilité est un point fort de leurs futurs logements : « Les baux à durée variable vont permettre aux locataires de synchroniser leur séjour sur le campus avec leur cheminement académique ».
Cependant, le prix n’inclut pas le stationnement, un coût supplémentaire d’environ 100$ par mois avec la nouvelle tarification qui n’offre plus de forfait résident. Pour l’instant, aucun stationnement réservé près de l’immeuble n’est prévu pour accueillir les nouveaux locataires.
La conférence de presse a également ouvert la porte à la CADEUL pour initier Mme Biron à un autre sujet chaud de l’heure:
« On tient aussi à souligner que la précarité financière, ça ne tient pas juste au prix du logement, ça compte aussi dans la rémunération des stages », revendique la présidente de la CADEUL, Coralie Duchesneau.
Tous les partis se disent ouverts aux discussions afin d’explorer différentes solutions pour atténuer cet enjeu et favoriser le bien-être des étudiants. C’est donc un projet qui continuera d’évoluer au fur et à mesure que la construction avancera.