Le vice-recteur exécutif, Éric Bauce, a confirmé ce matin son entrée dans la course au rectorat de l’Université Laval. Il officialise ainsi son dossier en vue de la prochaine rencontre du collège électoral, le 27 mars prochain.
Ce matin vers 7h30, l’ingénieur forestier de formation était dans les studios de CHYZ 94.3, la radio étudiante de l’UL, pour confirmer la nouvelle. Questionné sur ses capacités à reprendre la direction de l’institution d’enseignement, M. Bauce s’est dit prêt et bien placé afin de prendre le relais de Denis Brière.
« Ça me donne une plus-value pour faire la job, admet-il. Au cours des dernières années, j’ai appris beaucoup de choses en étant dans l’équipe d’administration. Ce bagage, je veux le mettre au service de l’institution. Je sais comment marche l’Université, ça fait près de 30 ans que j’y suis, donc j’ai un très fort sentiment d’appartenance. »
Le montpelliérain d’origine affirme que l’une de ses forces, c’est qu’il est proche des gens. « Je ne suis pas une personne qui a beaucoup la langue de bois, indique-t-il. Je veux aller au bout de mes rêves, et je voudrais y aller avec 60 000 personnes près de moi. »
« On peut s’attendre à l’heure juste, ajoute-t-il ensuite. Moi aussi, je m’attends à des belles propositions de notre communauté, qu’on va essayer de mettre en oeuvre tous ensemble. »
Lancement d’un site web participatif
Éric Bauce lancera aujourd’hui un site Internet qui aura pour mission, selon lui, de laisser la parole aux étudiants voulant lui poser des questions. À la fin de la semaine, le candidat récupérera l’ensemble des demandes et tentera d’y répondre.
« Les gens vont pouvoir s’exprimer, je veux faire les choses différemment, dans le processus et l’objectif, poursuit-il. Je ne suis pas très classique. Je vais essayer de résumer ce que tout le monde a dit pour y répondre. J’essaie de passer en-dehors de la boîte, des cadres normaux, c’est ça qui me fait vibrer. »
Celui qui est également professeur titulaire à l’Université Laval note qu’il s’agissait d’une priorité pour lui d’annoncer la nouvelle par les canaux étudiants d’abord. « Je me lance ici, puisque c’est pour vous que je me lève tous les matins, affirme-t-il. Je me suis dis que ce serait le bon endroit pour venir débattre des enjeux. »
Des idées sur la table
Bon nombre de projets ont façonné l’année 2016-2017 sur le campus. Ils ont constitué ensemble ce qu’est la raison d’être d’une université, selon le principal intéressé, qui souhaite amener cette effervescence encore plus loin, s’il devient le prochain recteur.
« Oui, je veux vraiment travailler sur le milieu de vie, envisage-t-il. Des projets, il y en a plein : l’Amundsen, le référendum du Centre de la vie étudiante, l’Institut nordique, l’Alliance Santé, Saveurs Campus. L’idée, c’est de travailler sur les axes, et de savoir comment on fait notre chemin à travers tout ça. »
L’aspirant au prestigieux poste souligne ensuite qu’il veut travailler sur les grands changements qui s’opèrent actuellement dans le monde, en matière de nouvelles technologies. « Je désire qu’on renforce ensemble notre positionnement international, dans un monde très interconnecté et en mouvement, indique-t-il, soulignant au passage que la donne n’est plus la même en enseignement supérieur et qu’il faut impérativement s’adapter à ces nouvelles réalités.
Un des grands défis dans ce domaine, poursuit-il, sera de maintenir la relation humaine entre professeurs et étudiants. Il faut, selon lui, penser à l’aspect hybride des systèmes d’enseignement, dans un contexte où les infrastructures universitaires changeront énormément au cours des 20 prochaines années. « L’idée encore une fois n’est pas de faire les choses seul, mais de convaincre les gens et de les mobiliser », dit M. Bauce à ce sujet.
Retour sur la gestion de crise
Le vice-recteur estime que de très bonnes choses se sont faites dans les dix dernières années, sous l’administration Brière. Or, celle-ci a été gravement touchée par les plaintes d’agressions sexuelles en octobre dernier, ce qui a eu pour effet de ternir l’image de l’institution.
« Sur ce point, je dirais que dans toute gestion de crise, on apprend toujours et il y a toujours place à l’amélioration. Je me lance là-dedans avec mes racines de professeur, d’enseignant, de chercheur, d’administrateur. Je crois à la collégialité, à la transparence, à la saine gouvernance. »
M. Bauce souhaite maintenant poursuivre certains des efforts entrepris dont les résultats ne sont pas encore parfaits, selon lui. « Il faut notamment concrétiser le concept de transdisciplinarité, ça fait tellement longtemps qu’on en parle, avoue-t-il. Je voudrais qu’on aille vers des actions concrètes, de créer des synergies, d’aller chercher des idées et de les partager, bref que le gens se sentent impliqués là-dedans. »
En fin d’entretien, Éric Bauce aborde ce qui lui tient le plus à coeur : la mission de l’Université Laval, qui passe selon lui par « l’offre de flexibilité et de qualité dans les parcours académiques ». Il souhaite par exemple offrir plus de débouchés d’emploi et favoriser l’axe de développement durable, sur lequel l’UL demeure l’une des pionnières autour du globe.
Déroulements à venir
La professeure au département de génie mécanique, Sophie D’Amours, a déjà manifesté son intérêt et devrait entrer dans la course sous peu. De son côté, le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Michel Gendron, a souligné qu’il était « en réflexion ».
La période de mise en candidature se terminera le 16 mars. Le nouveau recteur sera enfin élu par le collège électoral le 26 avril.