C’est sous les enjeux de santé, d’éducation, d’économie, d’environnement, d’immigration et de question nationale que les quatre grandes têtes des principaux partis se sont affrontées pour discuter et débattre, entremêlé par de nombreuses prises de bec autour des projets respectifs de leur parti.
Encore cette année, Radio-Canada invitait dans ses studios de Montréal les chefs des quatre plus importants partis, soit le premier ministre, Philippe Couillard, du Parti libéral, Jean-François Lisée du Parti québécois, François Legault de la Coalition Avenir Québec, et Manon Massé de Québec solidaire.
Si François Legault et Philippe Couillard ont été les principaux candidats visés par les attaques, c’est Raymonde Chagnon, résidente de Mirabel, qui a volé la vedette aux chefs avec sa réponse «pas tellement», concernant la satisfaction des réponses des différents chefs concernant l’avenir des CHSLD.
Santé
En matière de santé, François Legault s’est acharné sur le temps d’attente dans les urgences, promettant 90 minutes pour les patients, tandis que les autres chefs se sont montrés plus prudents face a ce problème. Jean-François Lisée a même mentionné que «si ça saigne juste un peu, si vous ne voyez pas l’os, allez pas à l’urgence.»
La question des salaires des médecins a aussi été abordée, notamment lorsqu’est venu le temps de comparer le travail des infirmiers et infirmières. «Vous donnez 60 000$ à chaque médecin pour qu’il supervise une infirmière qui a fait cinq ans d’université», a scandé le chef péquiste. Souvent comparée à l’Ontario, la province francophone a en effet un certain retard quant au salaire des infirmiers et infirmières. Le Québec octroie un meilleur salaire aux médecins spécialistes, tandis que les infirmières gagnent près de dix dollars de moins de l’heure que celles de la province voisine.
Éducation
François Legault a tenu à rappeler qu’une grosse partie de son agenda politique en terme d’éducation passe par la fréquentation des maternelles « pour 100% des enfants de 4 ans ». Critiqué à maintes reprises par la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec comme quoi cette option n’était pas viable, le chef caquiste a tout de même martelé son point durant une grande partie du débat sur l’éducation. À l’opposé, les chefs des trois autres partis ont préféré rester prudents, en considérant l’option des CPE comme étant primordiale. Manon Massé, qui prêche pour la gratuité scolaire, a continué son plan de faire du parcours éducatif, c’est-à-dire du CPE au doctorat, un cheminement gratuit.
Économie et environnement
Présent dans le décor médiatique et politique depuis près d’un an, l’enjeu du salaire minimum à quinze dollars de l’heure a été l’un des points chauds lors du débat. « C’est où qu’on atteint le seuil de pauvreté pour être capable, après avoir travaillé 40 heures, de sortir la tête de l’eau », a tenu à rappeler Manon Massé, qui promet un changement dès mai 2019. Pour la CAQ, M. Legault préfère y aller progressivement, en ce concentrant d’abord sur la création d’emplois « à 25, 30, 40 dollars de l’heure ».
L’enjeu de l’environnement n’est pas seulement un enjeu québécois, mais bien planétaire. Toutefois, il ne semble pas au centre des enjeux des élections 2018, selon Manon Massé. « Je pense que l’environnement est trop peu au cœur des préoccupations de cette campagne électorale. Je suis entouré de personne [les autres chefs] qui considèrent qu’il faut prendre notre temps », en faisant référence aux commentaires d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies comme quoi il reste deux ans pour agir avant que des conséquences désastreuses soient causées à la planète.
Immigration
Le seuil d’immigration, qui présentement varie entre 50 000 et 53 000 immigrants par année, a été débattu par les différents chefs, dont M. Legault. Celui-ci prévoit mettre en place, s’il est élu, un test de valeurs, déjà présent dans des pays comme le Danemark et la Suisse, pour s’assurer « que les gens qui arrivent ici connaissent nos valeurs ». La CAQ et le PQ souhaitent baisser ce seuil à 40 000 nouveaux arrivant chaque année, tandis que le PLQ et Québec solidaire prévoient garder les mêmes chiffres.